Ce que les investisseurs doivent savoir sur les introductions en bourse

AXA Investment Managers

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Mark Hargraves, responsable de Framlington Global Equities chez AXA Investment Managers, se prononce clairement sur le projet d’introduction en bourse d’Uber le 9 mai.

Un certain nombre de sociétés renommées de la Silicon Valley vont probablement entrer en bourse encore cette année. Mais les investisseurs devraient-ils alors acheter des actions de sociétéss appar-tenant à ce qu‘on appelle l‘«économie collaborative» telles que Lyft, AirBnB, WeWork ou Slack? Mark Hargraves, responsable de Framlington Global Equities chez AXA Investment Managers, se prononce clairement sur le projet d’introduction en bourse d’Uber le 9 mai: «Dans le cas d‘Uber, il reste, à notre avis, encore des interrogations sur le modèle actuel d’autopartage. Il n‘est pas clair si cette dernière est suffisamment attrayante pour un investissement durable et à long terme», indique-t-il. Ce n’est que grâce à un ensemble favorable de financements de capital-risque et à des prix excessivement bas que l’entreprise a pu attirer de nouveaux utilisateurs jusqu’ici. Ce modèle n’est pas rentable. «Nous attendons donc de voir si Uber peut augmenter sa rentabilité sans augmenter ses prix, ce qui est crucial pour l'offre globale et la compétitivité. Il y a beaucoup de concurrence dans le covoiturage».

patience et sélectivité sont de mise

Pour Mark Hargraves, la patience et la sélectivité sont deux éléments importants pour tout investissement, que ce soit lors d’une introduction en bourse ou sur le marché secondaire. «Chaque introduction en bourse offre aux investisseurs l’accès à de nouvelles opportunités d’investissement. Aujourd’hui, il s’agit pour la plupart de nouvelles technologies ou plates-formes. Il est ici important de noter qu’il faut parfois plus de temps que prévu pour que les innovations deviennent économiquement viables. Et si le succès est atteint, le nombre de clients touchés est souvent bien plus important que ce qui avait été initialement prévu», explique-t-il.

Celui qui investit tôt dans les nouvelles technologies ou les innovations peut profiter d’une croissance initiale à court terme – mais toutes les entreprises ne réussissent pas à long terme. «Celui qui est patient et qui observe à quel point les innovations peuvent finalement être intégrées dans un modèle d’affaires économiquement viable et générer des profits, peut séparer le bon grain de l’ivraie», poursuit Mark Hargraves. Bien que cela puisse signifier de passer à côté d‘une partie de la croissance à court terme, cela permet également d’éviter la volatilité que les prix sur le marché peuvent entraîner. De cette façon, les investisseurs pourraient avoir plus de certitude quant aux entreprises susceptibles de se développer de la manière la plus durable.

Salesforce était l’un des nombreux acteurs du marché des logiciels de gestion de la relation client (CRM, ou Customer Relationhip Management en anglais) avant de prendre le dessus dans ce domaine. Un peu de patience aurait pu aider de nombreux investisseurs à reconnaître les entreprises qui auraient du succès à long terme dans ce domaine. «Chez Framlington Equities, nous prenons nos décisions en fonction d’un processus de sélection fondamentalement ascendant dans lequel nous examinons le rendement du capital investi et les flux nets de trésorerie disponibles une fois qu’une société est cotée en bourse depuis un certain temps», poursuit Mark Hargraves. Par exemple, après l’introduction en bourse de Facebook, AXA IM a attendu quatre trimestres entiers pour obtenir les chiffres de l’entreprise avant que les experts considèrent que la viabilité commerciale de la plateforme publicitaire n‘ait fait ses preuves et a investi dans cette dernière.

En attendant qu’Uber ait trouvé une voie plus durable vers la rentabilité, Mark Hargraves étudie un certain nombre d’autres opportunités d’investissement en matière de mobilité. «Nous sommes impatients de voir quel rôle jouera l’automatisation dans ce domaine. Waymo, pour ne citer qu’un exemple, filiale d’Alphabet, la société mère de Google, est leader dans le développement de technologies pour véhicules autonomes. Fin avril, Waymo a annoncé l’ouverture d’une usine à Detroit pour construire une gamme de voitures automotrices. Cela souligne leur engagement pour l’avenir de la mobilité», conclut l’expert.

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