Biodiversité et sécurité minière, parmi les nouveaux thèmes d’engagement

Carola van Lamoen, Robeco

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Chaque année, afin d’affiner l’engagement ESG, il est nécessaire de sélectionner de nouveaux thèmes de dialogue actionnarial.

Voici quelques exemples de thèmes pertinents pour 2020.

Lutter contre la perte de la biodiversité

La perte de la biodiversité est l’une des principales menaces écologiques mondiales qui affectera la société dans les décennies à venir. Les investisseurs sont principalement exposés à ce phénomène par le changement d’affectation des terres qui résulte de la déforestation, pour permettre le développement de l’agriculture.

Il est devenu primordial que les entreprises qui fabriquent des produits alimentaires ou qui produisent du soja, du cacao ou de l’huile de palme réalisent une étude des impacts de leurs opérations et de leurs chaînes d’approvisionnement sur la biodiversité.

Les récents accidents mettent en lumière l’impact environnemental,
social et financier des bassins défectueux.

L’impact de la biodiversité sur une entreprise est difficile à établir. À court terme, une firme individuelle ne sera pas affectée par la disparition des abeilles ou des espèces d’oiseaux. Mais à l’échelle mondiale, si nous sommes confrontés à l’extinction des espèces, alors le monde va devenir très différent. Cela aura des répercussions considérables sur les capacités de production des entreprises agroalimentaires.

Améliorer la sécurité minière

Un deuxième thème pourrait concerner l’amélioration de la sécurité dans les sociétés minières, suite à plusieurs accidents mortels ayant eu lieu dans des bassins de stockage des déchets miniers. En janvier 2019, l’effondrement d’un barrage minier a fait 248 morts au Brésil.

Les récents accidents mettent en lumière l’impact environnemental, social et financier des bassins défectueux. Les recommandations existantes sont insuffisantes pour empêcher de nouveaux accidents – or, certaines entreprises connaissent des incidents à répétition.

Dans ce domaine, Robeco est membre actif de l’initiative Investor Mining and Tailings Safety, une coalition mondiale d’investisseurs codirigée par l’Église d’Angleterre et le Conseil d’éthique des fonds de pension suédois. Spécialiste de l’engagement, Sylvia van Waveren siège à son comité de pilotage.

La gouvernance dans les marchés émergents

Les normes de gouvernance dans les marchés émergents étant souvent différentes de celles des marchés développés, un troisième thème de dialogue actionnarial pourrait se pencher sur cet aspect.

Le monde doit réduire son empreinte carbone de moitié
d’ici 2030 et devenir neutre en carbone d’ici 2050.

Ces différences pénalisent souvent les actionnaires institutionnels minoritaires. Donc si l’on améliore la gouvernance d’entreprise de ces firmes, il est possible également améliorer la position des actionnaires institutionnels.

Décarboniser les entreprises et les portefeuilles

Un autre thème concerne la nécessité de plus en plus urgente de décarboniser les entreprises (et leurs portefeuilles) pour respecter l’accord de Paris, qui vise à limiter à 1,5 °C le réchauffement climatique d’ici à 2100, par rapport aux niveaux préindustriels. À cette fin, le monde doit réduire son empreinte carbone de moitié d’ici 2030 et devenir neutre en carbone d’ici 2050.

Le changement climatique représente clairement une grande menace pour les investissements et l’économie mondiale. Pour se protéger de cette menace, les investisseurs devraient aligner leurs portefeuilles sur les objectifs de l’accord de Paris.

Le principal objectif de ce dialogue actionnarial serait donc la décarbonisation des entreprises.

Rechercher une rémunération juste

Enfin, il serait opportun de s’intéresser à la rémunération des dirigeants, l’objectif étant que celle-ci reflète les performances de l’entreprise (tant financières qu’ESG), qu’elle corresponde aux intérêts des parties prenantes et qu’elle soit conforme aux pratiques de rémunération actuelles, en mettant l’accent sur la simplicité.