Actions asiatiques: des opportunités au-delà du virus de Wuhan

Soo Nam Ng, Columbia Threadneedle Investments

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Il convient de prendre un peu de recul. Les actions asiatiques restent bon marché, surtout les valeurs chinoises.

En cette période de fête du Nouvel An Chinois, l’incertitude règne sur l’impact du coronavirus. Cependant, il convient de prendre un peu de recul. Les actions asiatiques restent bon marché, surtout les valeurs chinoises. 

L'épidémie de coronavirus avec son épicentre à Wuhan aura un impact négatif de 20% en Chine sur la croissance du PIB au premier trimestre de l'année. Le gouvernement chinois a bloqué la ville de Wuhan et a nommé le premier ministre Li Keqiang à la tête des efforts médicaux et de confinement. Combien de temps l'épidémie se prolongera, personne ne le sait, mais l'épisode de SRAS de 2003 pourrait être une référence utile. Le SRAS a commencé en novembre 2002 et a duré jusqu'en juillet 2003. L'indice MSCI Chine a atteint un creux le 24 avril 2003, lorsque les nouvelles négatives ont culminé. Cependant, il s’en est suivi une reprise de 36,8% (en USD) jusqu'au 9 juillet 2003, date à laquelle l'OMS a déclaré que le SRAS avait été maîtrisé (source: Bloomberg). L'indice MSCI Asie-Pacifique ex-Japon a atteint un creux antérieur, le 13 mars 2003, et a rebondi avec un rendement total de 25,5% au 9 juillet 2003 (source: Bloomberg). Par conséquent, nous pensons que l'épidémie actuelle de coronavirus peut représenter une nouvelle opportunité pour les investisseurs d'acheter en Asie, en supposant que la situation finira par se normaliser.

Le contexte commercial délicat des deux dernières années a incité les entreprises
à mieux contrôler leurs coûts et leurs dépenses d’investissement.

Ainsi, nous prévoyons une hausse modérée des marchés asiatiques hors Japon. Nous pensons que le contexte commercial délicat des deux dernières années a incité les entreprises à se montrer prudentes et à mieux contrôler leurs coûts et leurs dépenses d’investissement. Voilà qui est prometteur pour les profits futurs, à condition que des facteurs macroéconomiques ou géopolitiques ne viennent pas jouer les trouble-fêtes.

La Corée et Taïwan bénéficieront du cycle de reprise de la technologie, au fur et à mesure du déploiement de la 5G. Nous pensons que la demande d’équipements 5G, notamment les téléphones portables et le matériel réseau, nécessitera davantage de composants haut de gamme, ce qui stimulera le secteur. Les équipements et les téléphones 5G, par exemple, requièrent davantage de condensateurs céramiques multicouches. En outre, les fabricants d’objectifs profiteront d’une demande accrue pour des images de meilleure qualité et de fonctionnalités de sécurité comme la reconnaissance faciale. L’augmentation des ventes de véhicules électriques et le développement du contenu électronique dans l’industrie automobile en général favoriseront également les fabricants de composants technologiques.

Conséquence inattendue de la guerre commerciale, les entreprises technologiques chinoises, à l’image de Huawei et ZTE, devraient prendre progressivement leurs distances par rapport aux fournisseurs américains. Ce qui sera perdu par ces derniers sera récupéré par les fournisseurs de composants technologiques de Taïwan et de Corée du Sud.

Cependant, les enjeux géopolitiques considérables associés au conflit sino-américain constitueront toujours un risque. Pour cette année électorale qui se profile aux Etats-Unis, les thématiques liées aux échanges et à la sécurité nationale, dans le cadre de leur relation avec la Chine, peuvent faire l’objet d’une récupération par les candidats des deux bords. Ce discours pèsera à n’en pas douter sur le sentiment à l’égard de la Chine, ce qui pourrait continuer à pénaliser les rendements des actions asiatiques hors Japon en 2020.

L’Inde reste une inconnue: tout dépendra de la capacité des mesures politiques récentes à inverser la tendance au déclin de la croissance économique.

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