Washington envisage de lever certaines sanctions imposées à Ankara

AWP

1 minute de lecture

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a suggéré que Washington pourrait lever certaines sanctions imposées à la Turquie.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a suggéré mercredi que Washington pourrait lever certaines sanctions imposées à la Turquie après la récente libération par la justice turque du pasteur américain Andrew Brunson.

«Certaines sanctions (...) étaient directement liées au pasteur Brunson, il y a donc une logique à également les lever. Cela reste à décider», a-t-il déclaré devant des journalistes.

Mike Pompeo s'exprimait au cours d'une escale de son avion à Bruxelles, au retour d'une visite à Ankara pendant laquelle il s'est entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Andrew Brunson, 50 ans, était à la tête d'une petite église protestante d'Izmir en Turquie, lorsqu'il a été accusé en 2016 par le régime d'Ankara de soutenir des «organisations terroristes», puis a été emprisonné.

Vendredi dernier, un tribunal turc l'a condamné à trois ans et un mois de prison mais il a été immédiatement remis en liberté, la justice faisant notamment valoir qu'il avait déjà passé un an et demi en prison et plus de deux mois en résidence surveillée.

En guise de représailles aux accusations portées contre le pasteur, Washington a imposé des sanctions aux ministres turcs de la Justice et de l'Intérieur et a doublé les droits de douane sur l'acier et l'aluminium de provenance turque. Ankara avait répliqué par des mesures similaires.

A Ankara, après la visite de Mike Pompeo en grande partie consacrée à l'affaire du journaliste saoudien disparu Jamal Khashoggi, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a qualifié les sanctions de «non-sens».

«Dès lors qu'il y a des sanctions, les relations ne peuvent aller nulle part», a-t-il dit devant les journalistes.

La crise diplomatique alimentée par cette affaire entre ces deux alliés au sein de l'Otan avait provoqué un effondrement en août de la livre turque et mis en lumière les fragilités de l'économie turque.

La livre s'est toutefois redressée ces derniers jours. Elle s'est encore consolidée après les déclarations de M. Pompeo, remontant de près de 2% face au billet vert mercredi par rapport à mardi soir. Vers 15H50 GMT, un dollar s'échangeait contre 5,57 livres turques.

Le pasteur a été condamné pour soutien à des «organisations terroristes» - les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir orchestré le putsch manqué de 2016.

 

A lire aussi...