Vif ralentissement de l’activité manufacturière chinoise

AWP

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L’indice des directeurs d’achat (PMI) est tombé à 50,3 en février, son plus bas niveau depuis août 2016, contre 51,3 en janvier.

L’activité manufacturière chinoise a continué de s’essouffler en février, enregistrant son plus fort ralentissement depuis un an et demi, selon un indice gouvernemental publié mercredi, pénalisée notamment par les longs congés du Nouvel an lunaire.

L’indice des directeurs d’achat (PMI) publié par le Bureau national des statistiques (BNS) est tombé à 50,3 en février, son plus bas niveau depuis août 2016, contre 51,3 en janvier. C’est très en-deçà de la prévision des analystes sondés par Bloomberg (51,1).

Ce baromètre, fondé notamment sur les carnets de commandes des entreprises, est jugé annonciateur de la conjoncture future dans la deuxième économie mondiale: un chiffre supérieur à 50 témoigne d’une expansion de l’activité, et en-deçà d’une contraction.

Ce ralentissement «sensible» est dû principalement à la forte réduction de la production durant les congés du Nouvel an lunaire, a commenté Zhao Qinghe, analyste du BNS, cité dans un communiqué.

La plupart des usines ferment leurs portes près de deux semaines à l’occasion de ces vacances, pour lesquelles les ouvriers migrants rentrent dans leur région d’origine.

En conséquence, l’indice mesurant l’emploi a piqué du nez, tout comme les prix, en raison d’une faiblesse de l’offre et de la demande -- tandis que les nouvelles commandes à l’exportation reculaient de nouveau, signe d’une demande extérieure hésitante.

Pour autant, même en tenant compte des distorsions du Nouvel an lunaire, «en lissant les chiffres sur les deux premiers mois, on constate un net ralentissement pour le début d’année», insistait de son côté Julian Evans-Pritchard, analyste de Capital Economics.

Pékin s’efforce ces derniers mois de réduire l’activité des usines dans le nord du pays, afin de réduire la pollution durant l’hiver -- ce à quoi s’ajoutent des efforts persistants pour sabrer drastiquement les capacités excédentaires dans l’industrie.

Mais d’autres facteurs contribuent à assombrir le tableau: l’affaiblissement du secteur manufacturier est «alimenté notamment par un ralentissement dans l’immobilier et les investissements», observe Yang Zhao, analyste de Nomura.

«Beaucoup de gens sous-estiment les vents contraires de l’essoufflement dans la construction» ainsi que du resserrement du crédit, abonde Julian Evans-Pritchard.

L’immobilier, secteur clé de l’économie, est pénalisé par des restrictions adoptées dans les grandes villes pour enrayer la spéculation. Par ailleurs, Pékin veut durcir les conditions d’obtention du crédit et étouffer la «finance de l’ombre» non régulée pour endiguer la dette du pays et les risques financiers.

De son côté, l’indice composite PMI, publié pour le deuxième mois par le gouvernement et qui associe industrie et services, est ressorti à 52,9, contre 54,6 en janvier, suggérant un ralentissement de l’activité économique dans son ensemble.