USA: le consommateur a sauvé la croissance du 2e trimestre

AWP

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L’expansion du PIB a été révisée en légère baisse, pour s’établir à 2% d’avril à juin conformément aux attentes des analystes.

L’appétit et le moral du consommateur américain ont sauvé la croissance économique des Etats-Unis au 2e trimestre, qui reste décente même si elle a faibli par rapport au début de l’année et que les marchés prédisent le pire.

L’expansion de la première économie mondiale a été révisée en légère baisse au 2e trimestre, pour s’établir à 2% d’avril à juin conformément aux attentes des analystes, au lieu de 2,1%, selon une deuxième estimation du département du Commerce publiée jeudi.

Cela confirme le net ralentissement par rapport au rythme du 1er trimestre (3,1%) mais cela reste une croissance relativement soutenue, largement tirée par la vitalité du consommateur américain.

«L’économie de porte BIEN», a tweeté Donald Trump, ajoutant un coup de griffe à la Banque centrale qu’il accuse de ralentir la machine. «Si la Fed faisait ce qu’il faut nous serions une fusée», a-t-il ajouté.

La progression des dépenses de consommation en effet, locomotive traditionnelle de l’économie américaine, a été révisée en hausse à 4,7%, son meilleur score en presque cinq ans.

Les consommateurs ont acquis davantage de biens durables, allant des voitures aux équipements électro-ménagers. Ces achats ont grimpé de 8,8%, du jamais vu depuis plus de quinze ans.

Cela a permis de compenser les mauvaises nouvelles du côté des investissements des entreprises (-0,6%) et surtout du commerce qui souffre visiblement de la confrontation avec la Chine. Les exportations américaines ont chuté plus fortement que précédemment estimé à -5,8%, coûtant 0,7 point de croissance au PIB.

C’est leur plus mauvaise performance depuis le 3e trimestre 2018 lorsque l’administration Trump a entamé sa guerre commerciale.

Les importations ont, elles, quasiment stagné (+0,1%).Autre point sombre, le marché immobilier s’est affaissé (-2,9%). Ce recul pourrait s’estomper cependant dans les mois qui viennent, après que la Banque centrale (Fed) a abaissé les taux d’intérêt en juillet, ce qui devrait favoriser le crédit immobilier.

Aidant également à la croissance, les dépenses du gouvernement ont fait un bond de 4,5% qui, même s’il a été révisé en légère baisse par rapport à la première estimation, demeure la hausse la plus forte en dix ans. Cette progression s’explique notamment par un rattrapage de dépenses liées au «shutdown», la fermeture partielle des services administratifs intervenue à la fin de l’année dernière.

Signes d’inquiétude

Tout en répétant à l’envi que l’économie est «en pleine forme», en coulisse le président Donald Trump s’est récemment montré inquiet de ce ralentissement de la croissance alors qu’il entre en campagne pour sa réélection en 2020 et qu’il avait promis de forts rythmes d’expansion de 3%, voire 4%.

La Banque centrale (Fed), avec sa réticence à baisser amplement les taux d’intérêt en période de croissance, a été son bouc émissaire favori, traitée d’»incompétente» ou de «folle». Mais le président a aussi envisagé à haute voix de nouvelles réductions d’impôts pour doper encore la consommation avant de se rétracter pour l’instant, vu le déficit budgétaire abyssal.

Les inquiétudes de l’administration sur le rythme d’expansion sont aussi nourries par celles des marchés qui donnent des signes d’une récession à venir.

Secoués par la surenchère de la guerre commerciale avec Pékin, la Bourse et le marché obligataire sont très volatils.

Plusieurs fois ces deux dernières semaines, la courbe des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat s’est inversée, faisant tomber les taux à dix ans illogiquement sous ceux des bons à deux ans. Ce phénomène rare est interprété comme le signe avant coureur d’une récession dans les 12 à 18 mois, les investisseurs pensant que la Fed devrait baisser les taux d’intérêt.

Tout n’est pas rose pour la machine économique américaine, le secteur manufacturier notamment donnant des signes de faiblesse, avec une production industrielle dans le rouge le mois dernier et une production manufacturière quasiment en récession.

Pour le 3e trimestre néanmoins, les projections sont encore solides si l’on en croit le baromètre de la Fed d’Atlanta qui projette une croissance de 2,3% en rythme annuel de juillet à septembre.

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