Une année 2018 de forte hausse pour les exportations horlogères

AWP

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La croissance a été particulièrement soutenue durant le premier semestre (+10,6%), avant de ralentir à 2,3% en seconde moitié d’année.

Les exportations horlogères suisses ont poursuivi leur croissance 2018. L’Asie a notamment soutenu cette performance, mais la Chine a marqué le pas en fin d’année. Les envois vers l’étrangers ont dépassé la barre des 20 milliards de francs, malgré un repli en décembre. La faîtière du secteur table sur une progression plus modeste en 2019.

Les ventes ont atteint 21,17 milliards de francs, a annoncé mardi l’Administration fédérale des douanes (AFD), soit une augmentation de 6,3% en termes nominaux (non corrigée des variations de prix) et de 4,3% en termes réels (ajustée de l’inflation).

«Nous sommes satisfaits de 2018, c’est une deuxième année consécutive de croissance», s’est félicité Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération horlogère suisse (FH) auprès d’AWP. La progression a été particulièrement soutenue au premier semestre (+10,6%), avant de ralentir à 2,3% en seconde moitié d’année, notamment en Chine.

«Il y a de l’insécurité liée au conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis, mais aussi des inquiétudes au sujet de la croissance chinoise ou du Brexit», relève-t-il.

Pour le seul mois de décembre 2018, les exportations horlogères suisses ont affiché leur deuxième baisse mensuelle de l’année, après celle de septembre. Elles ont reculé de 2,8% à 1,6 milliard de francs. Le nombre total de pièces a diminué de 10% pour le troisième mois consécutif. Des baisses ont été enregistrées tant en Chine (-10,1%) qu’en Europe (-5,8%).

A la Bourse suisse, ces résultats ont affecté les géants du luxe. La porteur Swatch a fini en forte baisse de 2,2%, signant la plus mauvaise performance de la séance, suivie par la nominative Richemont qui a abandonné 1,4%. L’indice vedette SMI a quant à lui progressé de 0,93%.

Baisse des volumes

En termes de produits, les montres-bracelets ont compté pour près de 95% des exportations horlogères totales en valeur. Leur part a atteint 19,9 milliards de francs (+6,1%). En revanche, les volumes se sont rétractés de 2,3% à 23,7 millions de pièces, soit une diminution de 570’000 garde-temps par rapport à 2017. «Il y a davantage de concurrence pour les entrées de gamme ‘swiss made’ ou hors Suisse, mais aussi avec la maroquinerie ou les montres connectées. Les gens ont davantage de possibilités de dépenser leur argent», avance M. Pasche comme explication.

Les montres de moins de 500 francs ont reculé (-5%). En revanche, au-dessus de ce montant, les résultats se sont montrés très positifs, avec +7,5% en valeur et +8,1% en volume.

En 2018, la croissance des exportations horlogères suisses a été tirée par l’Asie, représentant plus de la moitié du chiffre d’affaires de la branche (53%), en croissance de 12,2%. L’Amérique (+7,2%), Etats-Unis en tête, a absorbé 14% des exportations horlogères suisses. L’Europe (-2,9%) est restée un débouché important avec 31% de parts de marché.

En Asie, la Corée du Sud (+25,7%) a affiché la plus forte reprise, suivie par Hong Kong (+19,1%). La Chine (+11,7%) a connu un ralentissement progressif.

Les Etats-Unis (+8,2%) ont retrouvé le chemin de la croissance après trois ans de baisse et n’ont cessé d’accélérer leur rythme en 2018. «Il y a du potentiel, c’est un marché où le niveau de vie est assez élevé», ajoute le président de la Fédération horlogère suisse.

Les débouchés en baisse se sont tous situés en Europe, avec notamment le repli du Royaume-Uni (-4,4%), de l’Italie (-14,3%) et de l’Espagne (-11,4%).

Pour 2019, le patron de la FH se montre prudent vu le contexte international, indiquant s’attendre «à une croissance plus mesurée».

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