UE: aucun traitement de faveur pour la France par rapport à l’Italie

AWP

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«Il n’y a pas deux poids deux mesures, les règles sont les mêmes pour tous», a déclaré le commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici.

Le commissaire européen aux affaires économiques a affirmé mercredi que la France ne bénéficierait pas d’un traitement de faveur par rapport à l’Italie en cas de dérapage de son déficit suite aux mesures annoncées face au mouvement des «gilets jaunes».

«Il n’y a pas deux poids deux mesures, les règles sont les mêmes pour tous», a déclaré à l’AFP M. Moscovici en marge d’une conférence organisée par le Financial Times à Francfort.

«Il est hors de question d’avoir un traitement privilégié pour les uns et exagérément sévère pour les autres, même si (les règles) sont assez subtiles et complexes, j’en conviens», a-t-il ajouté alors que l’Italie, en plein bras de fer budgétaire avec Bruxelles, redoute une inégalité de traitement.

Dans le même temps, le commissaire a réitéré que les règles du Pacte de stabilité européen autorisaient dans certains cas des dérapages budgétaires.

Une déviation «temporaire, limitée et exceptionnelle» de la règle européenne limitant le déficit public d’un pays à 3% de son PIB est «concevable», a-t-il réaffirmé, tant que ce dépassement ne dure pas deux années consécutives ni n’excède 3,5% sur un.

Au demeurant, ce n’est «pas qu’une affaire de règles», a renchéri le commissaire français, se montrant ouvert face aux défis sociaux rencontrés par les autorités en France, dans le cadre du mouvement de protestation des «gilets jaunes».

«La Commission européenne comprend que face à des mouvements sociaux et à des revendications très fortes de réduction de fracture territoriale ou sociale, un gouvernement puisse être amené à prendre des mesures», a-t-il expliqué.

A ce titre, Emmanuel Macron «a eu raison de donner des réponses à la question du pouvoir d’achat qui était indispensable à la cohésion sociale française», selon M. Moscovici, lui-même ancien ministre de l’Economie en France.

Une telle lecture vaut aussi pour l’Italie, même si M. Moscovici a fait valoir que la situation budgétaire de départ italienne était différente de celle de la France, en raison de son niveau de dette supérieure et d’un risque de dérapage budgétaire plus prolongé, suite aux projets de dépenses mis en place jusqu’ici par Rome.

La Commission comprend qu’un gouvernement nouvellement arrivé, comme en Italie, «puisse avoir ses propres options», a dit M. Moscovici.

«On ne discute pas les choix de politique interne, mais on regarde la compatibilité avec les règles» budgétaires, a-t-il affirmé.

Le souhait du commissaire européen, qui doit rencontrer dans l’après-midi à Bruxelles le Premier ministre italien Giuseppe Conte et le ministre de l’Economie Giovanni Tria, est qu’«on trouve des solutions aussi bien avec l’Italie qu’avec la France».

Pour l’Italie, la priorité est d’inverser le cours de la dette, qui atteint 131% du PIB, et pour la France, que le dépassement budgétaire «qu’on sent venir» soit le plus limité «à travers des efforts sur dépenses et recettes», a détaillé M. Moscovici, qui attend de voir comment les mesures annoncées par M. Macron seront financées.

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