Trump persiste et signe sur le Mexique

AWP

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Le président US a notamment accusé dimanche le pays voisin d’«abuser» des Etats-Unis «depuis des décennies» et de beaucoup «prendre sans jamais rien donner en échange».

Malgré les appels au dialogue, Donald Trump a poursuivi dimanche ses attaques contre le Mexique, l’accusant encore de laxisme face à l’immigration clandestine tandis que la Maison Blanche confirmait la réalité des menaces de taxes douanières.

A chaque jour son lot d’attaques.

Après avoir annoncé jeudi son intention d’imposer dès le 10 juin des droits de douane progressifs sur l’ensemble des biens importés du Mexique.

Après avoir exhorté vendredi Mexico à «reprendre le contrôle de son pays aux mains des barons de la drogue et des cartels».

Après avoir estimé samedi que les Etats-Unis étaient une «tirelire» dans laquelle se servent les pays étrangers depuis des années.

Le président américain a repris dimanche son offensive de plus belle contre le voisin du sud.

Le milliardaire l’a notamment accusé, dans une série de tweets matinaux, d’«abuser» des Etats-Unis «depuis des décennies», de beaucoup «prendre sans jamais rien donner en échange».

«Soit ils arrêtent l’invasion de notre pays (...), soit nos nombreuses entreprises qui ont été bêtement autorisées à s’installer au sud de la frontière seront ramenées aux Etats-Unis avec leurs emplois grâce aux tarifs douaniers», a-t-il écrit. «L’Amérique en a assez!»

Discussions

Son homologue mexicain Andres Manuel Lopez Obrador avait assuré la veille que Washington était disposé au «dialogue» pour éviter l’imposition de droits de douane aux conséquences potentiellement néfastes pour les économies des deux pays.

«Il y a une disponibilité de la part des responsables du gouvernement américain pour ouvrir un dialogue et parvenir à des accords», avait déclaré le président mexicain lors d’une conférence de presse, estimant qu’il était «dans l’intérêt de tous» de trouver «un arrangement» afin que «ces mesures ne soient pas appliquées»

Il avait par ailleurs indiqué que son gouvernement était en contact avec le gendre et conseiller du président américain, Jared Kushner, et qu’une délégation mexicaine se trouvait à Washington pour expliquer et défendre son plan d’action afin de freiner l’immigration en provenance d’Amérique centrale.

En plein processus de ratification du nouvel accord de libre-échange nord-américain AEUMC (accord Etats-Unis, Mexique, Canada), secoué par ces nouvelles tensions, plusieurs rencontres sont également prévues dans les prochains jours entre dirigeants des deux pays.

La secrétaire mexicaine à l’Economie Graciela Marquez s’entretiendra d’abord lundi avec le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross à Washington, où le chef de la diplomatique mexicaine Marcelo Ebrard doit également rencontrer mercredi son homologue américain Mike Pompeo.

«On ne peut plus sérieux»

La Maison Blanche a cependant refroidi dimanche les espoirs de trouver rapidement un terrain d’entente.

«Le Mexique envoie une grosse délégation pour parler de la frontière. Le problème est qu’ils +parlent+ depuis 25 ans. Nous voulons des actions, pas des paroles», a tweeté dans l’après-midi Donald Trump.

Son directeur de cabinet Mick Mulvaney avait déclaré le matin sur la chaîne Fox que «le président (était) on ne peut plus sérieux» et qu’il s’attendait «à ce que les tarifs douaniers passent au moins à 5% le 10 juin».

Ils sont ensuite susceptibles d’augmenter progressivement de cinq points de pourcentage chaque mois jusqu’à la limite de 25% en octobre, les Etats-Unis se réservant le droit de les retirer à leur «seule discrétion» en fonction des mesures prises par Mexico pour agir contre les clandestins.

«2.500 personnes passent la frontière chaque jour, contre 700 il y a quelques années. Les nombres sont énormes, la situation est bien réelle et le président est déterminé à résoudre le problème», a insisté M. Mulvaney.

Il a notamment demandé au Mexique de «sécuriser» sa frontière sud, traversée trop facilement selon l’administration Trump par des milliers de migrants du Honduras, du Salvador et du Guatemala fuyant la misère et la violence dans leurs pays pour demander l’asile aux Etats-Unis.

«Lorsque vous quittez un pays comme le Salvador, vous demandez normalement l’asile dans le premier pays sûr dans lequel vous arrivez. Le Mexique est un pays sûr, les gens devraient pouvoir y rester s’ils cherchent vraiment l’asile», a-t-il expliqué.

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