Trump fait monter la pression: le shutdown pourrait être long

AWP

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Le président américain insiste pour que le financement d’un mur à la frontière avec le Mexique, à hauteur de 5 milliards de dollars, soit inclus dans le budget.

Donald Trump a menacé d’une longue paralysie des administrations fédérales américaines, le shutdown, si les démocrates du Congrès refusent de financer un mur frontalier avec le Mexique, à quelques heures d’une échéance budgétaire.

La date butoir est fixée à vendredi minuit à Washington (samedi 5H00 GMT). En cas d’absence de compromis entre les deux chambres du Congrès et la Maison Blanche sur le budget fédéral pour l’année 2019, certaines administrations pourraient devoir fermer et mettre des employés en congé sans solde.

Le président républicain insiste pour que le financement d’un mur à la frontière avec le Mexique, à hauteur de 5 milliards de dollars, soit inclus dans ce budget. Ou qu’à défaut une enveloppe substantielle soit consacrée à la sécurité aux frontières.

«Même le président Ronald Reagan a essayé pendant huit ans de construire un mur à la frontière ou des barrières, mais n’a pas pu le faire. D’autres ont essayé. Nous y arriverons, d’une manière ou d’une autre», a-t-il prévenu vendredi matin dans une série de tweets.

Ce mur - importante promesse de campagne d’un candidat qui avait fait de l’immigration un de ses thèmes majeur - est la condition sine qua non pour qu’il approuve le budget et ratifie le texte, a-t-il prévenu.

Et si les parlementaires démocrates refusent de le voter, le président ne souhaite pas trouver de compromis. La semaine dernière il a même expliqué qu’il serait «fier» de provoquer un shutdown.

Ce psychodrame du shutdown, un classique de la politique à Washington, intervient dans un contexte déjà tendu, au lendemain de la démission du ministre de la Défense Jim Mattis qui sonné comme un coup de tonnerre et choqué beaucoup d’élus républicains.

Utile comme la roue?

La Chambre des représentants, à majorité républicaine, a approuvé jeudi soir un nouveau texte qui va dans le sens des exigences du président, incluant un financement de son mur à hauteur de 5,7 milliards.

Le président s’en est longuement réjoui, saluant même vendredi les membres de la Chambre «qui sont revenus à Washington des quatre coins du monde pour voter pour la sécurité à la frontière et le mur» à la veille du long week-end de Noël.

Et le milliardaire, dans un autre tweet, de rappeler les résultats du vote: 217 voix pour, 185 contre.

Si ce financement a pu être adopté sans voix démocrates à la chambre basse, il n’a aucune chance de passer au Sénat, où 60 votes sont nécessaires. Or, les républicains, qui sont loin d’être tous acquis à cette idée, ne contrôlent que 51 des 100 sièges de la chambre haute du Congrès.

Pour essayer de convaincre les parlementaires, Donald Trump s’est même fendu d’une comparaison audacieuse vendredi matin, alors que les chaînes de télévision avaient entamé leur compte à rebours dramatique avant le shutdown.

«Les démocrates essaient de minimiser le concept du mur, le qualifiant de dépassé. Mais le fait est que rien d’autre ne marchera, et cela est le cas depuis des milliers d’années. C’est comme la roue, il n’y a rien de mieux», a-t-il tweeté.

«Je connais la technologie mieux que quiconque», a ajouté l’ancien magnat de l’immobilier.

Une absence d’accord entre le Parlement et la Maison Blanche signifierait la fermeture de nombreux services fédéraux pendant les fêtes de fin d’année, avec des dizaines de milliers de fonctionnaires placés en congé sans solde et des ministères comme la Sécurité intérieure, la Justice, l’Intérieur ou encore le département d’Etat perturbés.

Ces discussions budgétaires sont traditionnellement difficiles. Elles s’achèvent souvent par des textes de financement temporaire du gouvernement. Mais Washington a déjà connu deux brefs shutdowns cette année.

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