Taux négatifs: les banques allemandes pressent la BCE d’agir

AWP

1 minute de lecture

Le président de la fédération allemande des banques privées, Hans-Walter Peters, exhorte la BCE d’utiliser le modèle des banques centrales en Suisse et au Japon.

Le lobby bancaire privé allemand a appelé lundi la Banque centrale européenne (BCE), qui se réunit mercredi, à alléger la charge qui pèse sur les banques en raison des taux négatifs sur les dépôts.

«Puisque la BCE n’est apparemment pas en mesure de mettre fin à la période de taux d’intérêt négatifs cette année, elle devrait au moins utiliser le modèle des banques centrales en Suisse et au Japon», réclame Hans-Walter Peters, président de la fédération allemande des banques privées, dans un communiqué.

Dans ces pays, les banques sont exemptées de payer des intérêts négatifs jusqu’à un certain seuil de liquidités déposées aux guichets des banques centrales nationales.

Ce type d’exemption «doit venir maintenant» en zone euro, a exhorté le banquier lors d’une conférence de presse organisée à l’avant-veille de la traditionnelle réunion du conseil des gouverneurs de la BCE.

Le débat sur l’impact des taux d’intérêts au plus bas, déjà entamé par les banquiers centraux en mars, devrait se poursuivre mercredi mais sans aboutir à des décisions, selon les attentes des observateurs.

En mars, la BCE avait abaissé ses prévisions économiques à l’horizon 2021 et repoussé à 2020 l’heure de remonter ses taux.

Depuis trois ans, le principal taux de refinancement des banques est calé à zéro et celui taxant les liquidités excédentaires des banques, donc non distribuées dans l’économie, à -0,40%, entraînant pour le secteur une facture d’environ 7,5 milliards d’euros par an.

Le président de la BCE, Mario Draghi, a estimé fin mars que l’institution était prête «si nécessaire» à réfléchir à «d’éventuelles mesures susceptibles de préserver les incidences favorables de taux négatifs sur l’économie.»

Le marché spécule depuis sur la mise en place d’un système de taux négatifs avec divers paliers («tiering»), qui compte déjà le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, parmi ses fervents partisans.

Un tel système pourrait néanmoins être perçu comme le signal que les taux resteront au plus bas bien plus longtemps qu’anticipé, pendant que la BCE s’efforcerait d’en minimiser les inconvénients.

A lire aussi...