Swatch: repli du bénéfice en 2019, Hong Kong pèse

AWP

2 minutes de lecture

Pour 2020, une poursuite de la croissance en monnaies locales est anticipée dans toutes les régions hormis Hong Kong. Le titre recule.

Le groupe horloger Swatch a vu son bénéfice net reculer en 2019, Hong Kong, marché primordial pour l’industrie des montres helvétiques, ayant freiné la marche des affaires. Le propriétaire des marques Tissot et Swatch doit également faire face à la concurrence des montres intelligentes et l’avancée du coronavirus. Plus de 1000 postes ont été supprimés l’année dernière.

Le bénéfice net a chuté de 13,7% à 748 millions de francs, tandis que le résultat opérationnel (Ebit) a cédé 11,4% à 1,02 milliard de francs l’année dernière. La marge afférente a baissé à 12,4%, contre 13,6% précédemment, a annoncé le groupe biennois jeudi dans un communiqué.

Le chiffre d’affaires a reculé de 2,7% à 8,24 milliards. Hors effets de change, la baisse s’est limitée à 1,8%. Cette volée de chiffres est dans l’ensemble inférieure aux anticipations des analystes interrogés par AWP.

Le repli des ventes à Hong Kong s’est inscrit à 200 millions de francs uniquement au 2e semestre, détaille l’entreprise. Sans tenir compte de ce territoire, les recettes auraient progressé de 5% en monnaies locales.

L’ex-colonie britannique représente le marché le plus important pour l’industrie horlogère suisse et représente environ 10% du chiffre d’affaires du groupe biennois, selon les estimations des analystes.

Smartwatches en embuscade

Outre les difficultés liées aux manifestations pro-démocratiques à Hong Kong, ayant réduit le nombre de touristes chinois qui y achètent des montres, le groupe horloger biennois doit également affronter la rude concurrence des montres intelligentes (smartwatches).

Le fait que les recettes aient connu un repli, alors que les exportations horlogères suisses ont de leur côté crû de 2,4% en 2019, s’explique par la forte position du groupe dans l’entrée et le moyen de gamme, des segments qui sont en fort déclin, rappelle l’analyste René Weber de Vontobel, qui évalue à 22% la contribution de ces catégories aux ventes globales du numéro un mondial de l’horlogerie.

Par ailleurs, la Fédération horlogère suisse (FH) avait annoncé mardi que les volumes des exportations pour l’exercice écoulé ont chuté de 3 millions d’unités, en raison du repli des garde-temps les moins chers.

Le coronavirus va peser

Le coronavirus, une pneumonie virale dont l’épicentre se trouve à Hubei en Chine, devrait à court terme également influencer négativement les ventes de garde-temps helvétiques, parce que le flux de touristes de l’Empire du Milieu, vital pour l’industrie du luxe, va être entravé.

«Nous pensons qu’au premier trimestre, l’évolution du chiffre d’affaires de Swatch sera fortement perturbée par le coronavirus», écrit l’analyste Patrik Schwendimann, de la Banque cantonale de Zurich (ZKB). L’établissement salue cependant les avancées réalisées par le groupe aux 18 marques au niveau de la maîtrise des coûts.

En 2019, les effetcifs ont été rabotés de 3% à 36’100 personnes. «La réduction du personnel s’explique notamment par la fermeture de 60 boutiques dans le monde, des ajustements structurels à Hong Kong et la prochaine expiration du contrat de licence avec Calvin Klein», a expliqué Swatch à AWP.

Le conseil d’administration proposera un dividende inchangé de 8 francs par action au porteur et de 1,60 franc par nominative.

Pour 2020, une poursuite de la croissance «saine» en monnaies locales est anticipée dans toutes les régions hormis Hong Kong, indique Swatch Group sans donner plus de détails.

La copie rendue par l’horloger biennois n’a pas été du goût des investisseurs. A la Bourse suisse, la porteur Swatch s’est étiolée de 3,9% à 244,00 francs, bonne dernière d’un SMI en recul de 1,02%, alors que la nominative éponyme a chuté de 2,9% 46,90 francs.

A lire aussi...