Suisse: le FMI prédit une croissance de 2,25%

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L’économie helvétique est parvenue à relever les défis liés à la fluctuation des taux de change ces dernières années, selon le Fonds monétaire international, dirigé par Christine Lagarde.

© Keystone

Le Fonds monétaire international (FMI) a foi en l’économie helvétique. L’institution estime que la Suisse est bien armée pour affronter l’avenir même si des risques subsistent, notamment sur le marché immobilier.

«Les perspectives sont positives pour l’économie suisse», a relevé lundi Rachel van Elkan, cheffe de mission du FMI, au terme de la visite annuelle de l’organisation. Pour l’année en cours, cela devrait se traduire par une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 2,25%, a-t-elle affirmé devant la presse à Berne.

Dans la lignée des autres prévisionnistes – le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) table par exemple sur une hausse de 2,4% –, le FMI a expliqué que la croissance helvétique sera soutenue sur différents fronts, «par une progression des exportations, des investissements et de la consommation», a précisé Mme van Elkan.

Pour l’experte du FMI, la Suisse a su résister, au cours des dernières années, à la problématique d’un franc fort. La flexibilité de l’économie helvétique et la faculté d’innovation du secteur privé ont notamment été louées par Mme van Elkan.

Présente à Berne et Zurich entre le 15 et le 26 mars, la délégation du FMI a également vanté l’application des taux négatifs par la Banque nationale suisse (BNS) et ses interventions ponctuelles sur le marché des devises. Deux mesures qui ont permis d’éviter une appréciation excessive du franc et de stabiliser l’évolution des prix.

Dans un environnement de reprise conjoncturelle mondiale, la pression est moindre désormais sur le franc, ce qui a permis à l’économie du pays de reprendre de la vigueur, a remarqué le FMI pour justifier son taux de croissance de 2,25% pour 2018.

Dans son rapport final, l’organisation basée à Washington a aussi souligné la solidité des finances publiques helvétiques. Elle a toutefois recommandé davantage de souplesse en matière de frein à l’endettement, afin de pouvoir réagir rapidement en cas de ralentissement conjoncturel.

PROGRÈS CONSIDÉRABLES

Le FMI a encore salué «les progrès considérables» réalisés dans le renforcement de la stabilité du secteur financier, surtout pour les établissements d’importance systémique.

En dépit de tous ces compliments, la Suisse ferait bien de rester sur ses gardes, a prévenu le FMI. Les tensions commerciales, particulièrement vives ces derniers temps entre les grandes puissances mondiales, pourraient affecter l’économie helvétique.

A l’interne, ce sont surtout les risques liés aux marchés immobilier et hypothécaire qui inquiètent le FMI. «Le nombre de nouvelles constructions augmente, alors que le taux de vacance continue, lui aussi, de progresser», a souligné Rachel van Elkan, qui a préconisé des règles plus «strictes» en matière de prêt immobilier.

Dans cette optique de durcissement, la FMI a notamment conseillé de supprimer les garanties dont bénéficient les banques cantonales, mais aussi les déductions fiscales des ménages liées aux paiements d’intérêts hypothécaires.

Mme van Elkan a finalement abordé la question de l’âge de la retraite qui, selon le FMI, n’est plus compatible avec l’espérance de vie actuelle. «Il faut travailler plus longtemps, tout en augmentant la productivité. C’est la solution pour assurer des ressources suffisantes pour le futur», a-t-elle relevé.