Scandale Petrobras: perquisition chez Vitol et Trafigura à Genève

AWP

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Trafigura explique avoir répondu aux requêtes et fourni la documentation «disponible». Vitol déclare coopérer avec les autorités compétentes, sans se prononcer sur la perquisition à Genève.

Le Ministère public de la Confédération (MPC) a mené mercredi des perquisitions dans les bureaux genevois des négociants en pétrole Trafigura et Vitol. Ces recherches, liées au scandale de corruption Petrobras, ont été révélées par le Parquet fédéral de l’Etat brésilien du Parana.

Contacté par AWP, le MPC a confirmé vendredi avoir donné suite à une demande d’entraide judiciaire émanant du Brésil dans le contexte de l’affaire Petrobras, sans fournir davantage de détails.

Pour sa part, Trafigura a confirmé avoir reçu la visite du MPC. Sur son site internet, le groupe basé Singapour explique avoir répondu aux requêtes et fourni la documentation «disponible».

Vitol a déclaré coopérer avec les autorités compétentes, sans se prononcer sur la perquisition à Genève. «Il ne serait pas approprié pour Vitol de fournir des commentaires à ce stade», indique la société genevoise, qui dit prôner la «tolérance zéro à l’égard des pots-de-vin et de la corruption».

La double perquisition à Genève trouve son origine dans la déposition, en août, de l’ancien intermédiaire de l’industrie pétrolière, Carlos Henrique Nogueira Herz, a affirmé vendredi l’organisation indépendante Public Eye dans un communiqué.

Contrats pour des milliards

M. Nogueira a incriminé le fondateur de Trafigura, feu Claude Dauphin, et l’actuel président de Vitol, Ian Taylor. Il a accusé les deux hauts dirigeants d’avoir eu connaissance des millions de dollars payés aux fonctionnaires de la compagnie pétrolière Petrobras, détenue par l’Etat brésilien, afin d’obtenir des contrats entre 2011 et 2014.

Selon Public Eye, ces nouvelles perquisitions annoncent une nouvelle phase - la 68e - dans la «tentaculaire affaire Petrobras», dont l’enjeu sera de déterminer l’implication des dirigeants de deux sociétés. Il s’agit de la troisième opération menée hors du Brésil dans le cadre de l’enquête «Lavage Express» (Lava Jato).

Entre 2004 et 2015, les transactions entre Vitol et Petrobras ont atteint un volume de 14 milliards de dollars (presque autant en francs au cours actuel), principalement pour l’achat et la vente de pétrole ainsi que de produits dérivés, précise le Ministère public du Parana dans un communiqué. Pour Trafigura, le montant s’est élevé à 9 milliards.

Le parquet du Parana a déposé formellement une plainte contre d’anciens dirigeants de Trafigura le 14 décembre 2018, les accusant d’avoir versé des pots-de-vin à hauteur de 1,5 millions de dollars. Dans le cas de Vitol, la procédure remonte au 20 décembre. Le groupe genevois aurait déboursé 2,85 millions pour corrompre des fonctionnaires, selon le communiqué.

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