Roche anticipe toujours un essoufflement de la franchise Covid

AWP

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Les revenus des médicaments ont progressé de 5,3% sur un an à 11,16 milliards, quand ceux des tests et dispositifs de dépistage ont encore bondi de 22,1% à 5,29 milliards.

Le laboratoire Roche affiche sur les trois premiers mois de l’année une croissance de 10% à 16,45 milliards de francs, portée essentiellement par la franchise Covid-19. La projection de croissance annuelle culmine cependant toujours à 5%, n’excluant pas une courbe plus plate encore.

«La confirmation de nos prévisions répond à l’évolution des revenus Covid-19», a indiqué le directeur général (CEO) Severin Schwan en téléconférence de presse. Au terme d’un premier partiel robuste, la contribution de cette franchise est amenée à s’étioler nettement.

«Il est prématuré de tabler sur un rebondissement avec la saison grippale au quatrième trimestre», a ajouté le timonier, soulignant qu’une telle perspective ne faisait pas partie des scénarios privilégiés.

Les revenus des médicaments ont progressé de 5,3% sur un an à 11,16 milliards, quand ceux des tests et dispositifs de dépistage ont encore bondi de 22,1% à 5,29 milliards.

Au sein de Diagnostics, deux subdivisions se sont particulièrement illustrées. Dédiée aux services d’urgence, aux cabinets médicaux et aux soins à domicile, Point of care a vu ses recettes exploser de plus de 80% à 1,47 milliard grâce notamment aux tests de dépistage rapide du Sras-Cov-2 en Amérique du Nord.

Ephémère persistant

Si la normalisation attendue de la demande pour les produits estampillés Covid-19 n’a ainsi de loin pas encore entravé l’élan de la division Diagnostics, le rétablissement attendu dans le coeur de métier Pharma s’est avéré moins vigoureux qu’escompté par le marché.

La direction plafonne toujours ses ambitions de croissance à 5% pour 2022 et prévoit de redorer son bénéfice de base par titre de 1 à 5%. La destruction désormais effective du gros paquet d’actions au porteur racheté pour quelque 19 milliards à Novartis mi-décembre doit contribuer à ce dernier objectif à hauteur de 4,4%. Les actionnaires peuvent compter sur une nouvelle hausse du dividende.

La contribution de la franchise Covid-19 - qui comprend outre une large panoplie de dispositifs de dépistage les traitements Ronapreve et Actemra/Roactemra - demeure attendue autour de 5 milliards de francs, en recul de 2 milliards par rapport à 2021. Le manque à gagner attribuable à la concurrence de versions biosimilaires de moteurs de ventes vieillissants reste devisé à 2,5 milliards.

Les analystes relèvent une performance portée principalement pas les activités liées à la pandémie. La performance de Point of care est à interpréter comme un facteur non-récurrent, prévient Marcel Brand, pour la Banque cantonale de Zurich. L’expert note cependant aussi que l’impact des versions biosimilaires des moteurs de ventes vieillissants s’avère moins sévère que redouté.

La relative contre-performance du coeur de métier dans les médicaments ne passe pas non plus inaperçue. Cet état de fait n’inquiète cependant pas outre-mesure Jean-Jacques Le Fur, pour Brian Garnier, pour qui la différence demeure anecdotique.

A l’approche de 11h00, le bon de jouissance Roche cédait 1,7% à 362,40 francs dans un SMI en baisse de 1,42%.

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