Rieter: rentabilité en baisse

AWP

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Le groupe dirigé par Norbert Klapper a vu sa rentabilité décliner au premier semestre, malgré un chiffre d'affaires et des entrées de commandes en hausse.

En dépit de ces difficultés, la direction a confirmé jeudi ses objectifs à moyen terme. Les troubles géopolitiques et notamment les taxes douanières risquent cependant d'impacter l'activité du groupe de Winterthour.

Les recettes ont bondi de 24% à 515,3 millions de francs entre janvier et juin, tandis que les entrées de commandes se sont étoffées de 3% à 511,8 millions, a précisé Rieter dans un communiqué.

Au niveau de la rentabilité, le groupe a par contre dégagé un résultat d'exploitation (Ebit) en forte baisse de 12% à 14,1 millions de francs. La marge afférente a quant à elle reculé de 1,2 point de pourcentage à 2,7%. Le bénéfice net est resté stable 10,9 millions.

L'ensemble des résultats présentés par Rieter est ressorti inférieur aux prévisions des analystes consultés par AWP.

La direction s'attend à un second semestre plus solide que le premier, grâce aux entrées de commandes, notamment au niveau des ventes et de l'Ebit. Pour l'ensemble de 2018, le groupe s'attend à une progression des recettes, tandis que l'Ebit avant charges de restructuration est anticipé en baisse.

A moyen terme, Rieter avait précédemment indiqué viser une marge Ebit d'environ 10% et un chiffre d'affaires de 1,3 milliard de francs.

La direction de Rieter reste prudente. «Il est possible que la demande pour de nouvelles machines faiblisse», a indiqué le directeur général Norbert Klapper lors d'une conférence de presse téléphonique.

La guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump et les menaces de taxes douanières additionnelles sur des textiles en provenance de Chine inquiètent le groupe. Ce dernier a constaté que d'importants clients chinois commencent à investir à l'extérieur du pays. Des reports de commandes du second semestre 2018 vers l'année suivante sont également à craindre.

La Chine et la Turquie pèsent

Pékin a par ailleurs cessé de subventionner de nouvelles machines de tissage. En Turquie, la chute de la devise nationale, la livre, rend difficiles les investissements locaux.

Le groupe zurichois va par ailleurs perdre son directeur financier Joris Gröflin, qui rejoint en avril 2019 l'énergéticien Axpo. Le responsable de la division Machines et Systèmes, Jan Siebert, quitte également l'entreprise en septembre.

Parmi les autres problèmes auxquels Rieter va faire face figurent la hausse des taux, les variations de change et la volatilité du prix des matières premières et notamment du coton, ont énuméré les analystes de Vontobel.

Pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB), les départs à la direction du groupe constituent une surprise. Les objectifs définis pour l'ensemble de l'année sont jugés «décevants».

Les intervenants étaient également déçus et faisaient plonger le titre Rieter de 12,2% à 160,30 francs. Le SPI faisait quant à lui du surplace vers 11h30 (+0,01%).