Pékin prêt à soutenir une économie «sous pression»

AWP

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Le Premier ministre Li Keqiang n’exclut pas de possibles baisses de taux d’intérêt.

La Chine ne laissera pas son économie glisser sous un niveau «raisonnable» et aura recours à un vaste arsenal de mesures pour soutenir une activité «sous pression», a martelé vendredi le Premier ministre Li Keqiang, n’excluant pas de possibles baisses de taux d’intérêt.

La conjoncture du géant asiatique «est sous le coup de pressions renouvelées, à l’heure où l’économie mondiale ralentit», a observé M. Li, en clôture de la session annuelle du parlement chinois (ANP).

De fait, les signaux d’alarme se multiplient, entre l’effondrement du commerce extérieur, l’essoufflement de la production industrielle et de la consommation, et une soudaine remontée du crucial taux de chômage, sur fond de guerre commerciale avec les Etats-Unis.

Pour autant, à en croire Li Keqiang, pas question pour Pékin d’engager un colossal plan de relance via un déluge de liquidités et une envolée de l’endettement comme en 2008-2009.

A l’inverse, les autorités communistes, qui ont déjà annoncé ces derniers mois des rabais d’impôts équivalant à des milliards de dollars, vont accélérer les réformes «de marché», a assuré le Premier ministre.

«Les réformes visent à permettre au marché de mieux jouer son rôle décisif d’allocation des ressources, c’est-à-dire se concentrer sur le marché --et non pas dicter (arbitrairement) au marché sa direction», a affirmé M. Li.

Un défi compliqué: les banques ont tendance à bouder les entreprises privées, préférant accorder des prêts aux groupes publics ayant la garantie de l’Etat --de quoi compliquer et renchérir fortement le financement du secteur privé, alors que celui-ci représente l’essentiel de l’emploi dans les villes.

Le gouvernement a déjà enjoint aux banques de gonfler d’au moins 30% cette année leurs prêts aux petites et micro-entreprises: pour ces dernières, les coûts de financement devront être sabrés cette année d’un point de pourcentage, a précisé M. Li.

Par ailleurs, une forte réduction de la TVA pour le secteur manufacturier entrera en vigueur le 1er avril, et des rabais sur les cotisations sociales le 1er mai.

Enfin, Pékin aura recours à un vaste arsenal d’outils de politique monétaire, a insisté Li Keqiang. Déjà abaissés plusieurs fois en 2018, les ratios de réserves obligatoires imposés aux banques pourraient être encore réduits pour les inciter à prêter davantage, et M. Li n’a pas exclu l’éventualité d’une baisse des taux d’intérêt.

«Face aux nombreuses incertitudes, nous devons nous préparer et nous avons de la marge pour ces politiques (...) La Chine doit empêcher une vague de chômage», a commenté le Premier ministre.

Le taux de chômage, d’ordinaire imperturbable, a grimpé à 5,3% en janvier-février, contre 4,9% en décembre.

Pékin s’est fixé un objectif de croissance économique compris entre 6% et 6,5% pour 2019, contre une performance de 6,6% en 2018, au plus bas en 28 ans. «Cela prouve que nous ne laisserons pas l’économie glisser en dehors d’une fourchette raisonnable», a souligné M. Li.

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