Nouvelle accélération des exportations horlogères en mars

AWP

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Les exportations horlogères ont gonflé de 4,4% sur un an à 1,74 milliard de francs. Plus inquiétant, la contraction des volumes est continue depuis le début de l’année.

Les livraisons de montres à l’étranger ont connu une nouvelle poussée en mars. Les exportations horlogères ont gonflé de 4,4% sur un an à 1,74 milliard de francs, selon les chiffres publiés jeudi par la Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH). Plus inquiétant, la contraction des volumes est continue depuis le début de l’année.

En février, la hausse des exportations horlogères avait atteint 3,4%, dopée par la constitution de stocks au Royaume-Uni. La forte tendance britannique s’est poursuivie en mars avec une envolée de 76% à 134,7 millions de francs. Le Royaume-Uni, cinquième débouché, reste derrière le trio Hong Kong (+2,5%), Etats-Unis (+5,9%) et Chine.

Les livraisons vers l’Empire du Milieu ont pris l’ascenseur (+17,3%) pour atteindre 141,6 millions. En quatrième position, les exportations en direction du Japon, quatrième au classement, ont bondi d’un cinquième à 137,1 millions.

Les volumes totaux ont clairement chuté en mars, de 18,8% à 1,6 million de montres-bracelets exportées. De janvier à mars, un recul de près de 800’000 pièces est à déplorer, avertit la FH dans son rapport mensuel. Le recul touche particulièrement les montres de moins de 200 francs (prix export), dont les volumes ont plongé de 30%.

La valeur des garde-temps exportés est, en revanche, monté en flèche, gonflant de 6,0% à 1,64 milliard. La catégorie «autres produits» a sombré de 16,8% à 102 millions, selon le communiqué.

Les catégories métaux et bimétalliques ont soutenu la croissance, tant en termes de volumes que de valeur. Les montres en acier, celles en autres métaux et autres matières s’inscrivent nettement à la baisse en nombre de pièces. Le bilan est plus contrasté en termes de chiffre d’affaires.

Pour la Banque cantonale de Zurich et l’analyste attitré Patrik Schwendimann, le niveau des exportations horlogères est conforme aux attentes.

Swatch perd et Richemont gagne

Les valeurs Swatch et Richemont ont réagi différemment à ces chiffres. A la clôture de la place zurichoise, la porteur du groupe horloger biennois a cédé 0,8% à 318,80 francs, tandis que l’action de l’exploitant genevois de marques de luxe a gagné 0,4% à 76,04 francs. Le SMI a terminé en baisse de 0,26%.

M. Schwendimann reste convaincu que les recettes et la rentabilité de Swatch vont se tasser au premier semestre. La reprise perçue sur le marché chinois et les effets de change favorables pourraient toutefois gonfler le cours de la porteur Swatch, avec une augmentation attendue jusqu’à 15%.

En ce qui concerne Richemont, l’analyste annonce un rabotage des estimations de bénéfice par action de 3% pour l’exercice décalé 2018/19 et de 4% pour le suivant. Pour l’exercice en cours, le spécialiste s’attend à une envolée du chiffre d’affaires mais un tassement de la marge opérationnelle (Ebit) de Richemont.

Dans une étude publiée mercredi, le géant du conseil Deloitte place toujours Richemont et Swatch parmi les groupes de luxe les plus importants au monde du point de vue des recettes. Dans ce classement, le groupe genevois termine à la troisième place du classement dominé par LVMH et Estée Lauder. Swatch est 8e.

«Malgré une certaine incertitude géopolitique et économique, le marché mondial du luxe connaît à nouveau une croissance considérable», souligne Deloitte.

A l’échelle suisse, le trio de tête est composé dans l’ordre de Richemont, Swatch et Rolex. La Chine continentale et les ventes en ligne ont constitué les principaux supports pour le secteur helvétique.

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