Nestlé confirme ses objectifs après une hausse des ventes sur 9 mois

AWP

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Le groupe alimentaire Nestlé a vu son chiffre d’affaires progresser de 2,0% à 66,4 millions de francs sur les neuf premiers mois de 2018.

Le groupe alimentaire Nestlé a vu son chiffre d'affaires progresser après neuf mois et s'estime en bonne voie pour réaliser ses objectifs annuels. La performance reste néanmoins légèrement en deçà des attentes du marché, et les analystes s'inquiètent du ralentissement de la croissance interne réelle (RIG) au 3e trimestre.

Le chiffre d'affaires du groupe mondial s'est établi à 66,4 milliards de francs, en hausse de 2,0% en rythme annuel. La croissance organique s'est montée à 2,8% et celle des volumes à 2,3%, a indiqué le géant veveysan jeudi dans un communiqué.

La progression des ventes a été particulièrement soutenue dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord (Emena), où elles ont atteint 13,73 milliards (+3,7%), à la faveur notamment d'effets de change positifs et en dépit des tendances déflationnistes en Europe occidentale, qui ont pesé sur les prix (-0,7%).

L'Amérique plombée par les devises

Dans la zone Amériques, qui compte pour un tiers des revenus du groupe, les recettes ont décliné de 2,9% à 21,92 milliards de francs, malgré une croissance organique de 1,4%. Les effets de change ont pesé à hauteur de 3,2%. En Amérique du Nord, la composante «adaptation des prix» a augmenté au cours du troisième trimestre, reflétant l'inflation des coûts des matières premières et du transport.

Le chiffre d'affaires réalisé en Asie, Océanie et Afrique subsaharienne (AOA) affiche une progression de 3,1% à 15,80 milliards, soutenue par l'ensemble des marchés et des catégories. Les devises ont eu un impact négatif de 1,3% sur la performance réalisée par Nestlé dans cette région.

La division Nestlé Waters a vu ses ventes grappiller 0,6% en comparaison annuelle, à 6,13 milliards de francs. Les volumes écoulés en légère baisse (-0,2%) et l'effet des cessions (-0,8%) ont pu être en partie compensés par l'adaptation des prix (+2,3%). Les autres activités du groupe ont progressé de 12,1% à 8,85 milliards.

La copie présentée par le paquebot alimentaire est légèrement inférieure aux attentes des analystes interrogés par AWP.

Cité dans le communiqué, le directeur général (CEO) Mark Schneider évoque une progression «encourageante», soulignant la croissance soutenue réalisée dans la plupart des régions et des catégories de produits.

La direction de Nestlé confirme ses objectifs annuels, à savoir une croissance organique des ventes «autour de 3%» et une amélioration de la marge opérationnelle courante récurrente en ligne avec l'objectif 2020.

Les coûts de restructuration sont prévus à «environ 700 millions de francs» et le bénéfice récurrent par action à taux de change constants ainsi que la rentabilité du capital sont attendus à la hausse.

Lors d'une conférence call pour les investisseurs, le directeur financier (CFO) François-Xavier Roger a indiqué attendre une légère accélération de la croissance organique au 4e trimestre par rapport au 3e, notamment en raison d'une faible base de comparaison.

Le CEO a pour sa part relevé que le groupe profitera d'un vent en poupe en raison du léger retour de l'inflation en Europe surtout. Les éventuelles hausses de prix ne devraient pas avoir d'effet négatif sur le chiffre d'affaires, selon le CFO.

La situation au Brésil reste difficile, ont relevé les responsables du groupe. La croissance organique est certes repartie au 3e trimestre, mais la confiance des consommateurs reste très faible. La crise en Argentine a en revanche peu d'influence pour le groupe qui n'y réalise qu'un pourcent de son chiffre d'affaires.

Démission surprise de Wan Ling Martello

Dans la foulée de ses résultats trimestriels, le géant veveysan a annoncé dans un communiqué distinct le départ de sa responsable pour la région AOA, Wan Ling Martello, pour la fin de l'année. Également membre de la direction générale du groupe, l'ex-directrice financière figurait parmi les papables pour en reprendre la tête en 2016.

Elle sera remplacée au 1er janvier 2019 par l'Américain Chris Johnson, actuellement responsable des ressources humaines (DRH) et anciennement responsable de la zone Amériques. Ses fonctions seront alors reprises par Béatrice Guillaume-Grabisch, l'actuelle CEO de Nestlé Allemagne.

Dans son commentaire, la banque Bernstein déplore le départ de Wan Ling Martello, et rappelle que son successeur a connu beaucoup moins de succès à la tête de la zone Amériques.

Même son de cloche du côté de Vontobel, qui se dit surpris par la nomination de Chris Johnson pour reprendre les rênes de la région asiatique. La banque privée zurichoise estime que le groupe est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs annuels, même si la croissance des volumes s'est avérée décevante.

A la Bourse, l'action Nestlé a terminé en hausse de 0,66% à 79,58 francs, dans un SMI en progression de 0,33%.

 

 

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