Matières premières: les métaux précieux, le cuivre et le café flanchent

AWP

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L’or a glissé cette semaine, tombant vendredi à un plus bas de 1’810,51 dollars l’once, à ses niveaux de début mars.

Comme celui des autres métaux précieux, le cours de l’or a chuté au cours de la semaine, concurrencé par les obligations d’Etat américaines dont les rendements atteignent des sommets historiques.

Le métal jaune a glissé cette semaine, tombant vendredi à un plus bas de 1’810,51 dollars l’once, à ses niveaux de début mars.

Vendredi, «l’or a été écrasé après que le rapport sur l’emploi non agricole aux Etats-Unis a montré une reprise des embauches malgré l’environnement actuel de taux d’intérêt plus élevés», indique Edward Moya, de Oanda, avant de légèrement remonter.

La bonne santé de l’économie américaine donne davantage de latitude à la Réserve fédérale américaine (Fed) pour augmenter ses taux d’intérêt dans le futur, estime l’analyste. Dans la foulée, les rendements des obligations d’Etat américaines ont bondi: vendredi, celui des emprunts à dix ans a établi un nouveau sommet en seize ans, à 4,8852%.

Or «chaque fois que les rendements des bons du Trésor atteignent un sommet historique, les prix de l’or descendent brutalement», rappelle l’analyste de Oanda.

Les deux actifs, considérés tous les deux comme des valeurs refuges, se disputent en effet la préférence des investisseurs.

Egalement en recul sur la semaine, le palladium a chuté vendredi à ses plus bas niveaux depuis près de cinq ans, jusqu’à 1’138,36 dollars l’once.

Cette débâcle s’explique par «un dollar américain plus fort et des inquiétudes concernant un ralentissement de la demande mondiale», explique Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Un tel freinage de l’économie mondiale influence la demande de ce métal précieux, car le palladium est également utilisé par l’industrie automobile pour concevoir des pots catalytiques.

Vers 15H30 GMT (17H30 à Paris), l’once de palladium s’échangeait pour 1’169,69 dollars, contre 1’248,19 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

De son côté, l’once d’or s’échangeait pour 1’833,69 dollars, contre 1’848,63 dollars.

Le cuivre se ternit

Le cours du cuivre a flanché cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), atteignant jeudi un plus bas depuis plus de quatre mois, sur fond de marché bien approvisionné et de dollar fort qui pèse sur les matières premières.

Le métal rouge a atteint jeudi son prix le plus bas depuis mai, à 7’870 dollars la tonne.

«Dans ses dernières projections, l’International Copper Study Group (Groupe d’étude international du cuivre, ICSG) apparaît nettement plus optimiste quant à la situation de l’offre sur le marché mondial du cuivre», commente Thu Lan Nguyen, de chez Commerzbank.

L’analyste mentionne notamment une plus importante production chinoise mais également l’augmentation de la capacité de production de l’Inde, de l’Indonésie et des Etats-Unis.

«La faiblesse persistante du prix du cuivre reflète probablement déjà dans une large mesure la bonne situation de l’offre, c’est pourquoi le prix n’a pas encore baissé sensiblement après la publication des chiffres», précise l’analyste.

Les métaux industriels subissent également le «renforcement du dollar», rappelle Ole Hansen, de Saxobank.

Quand le billet vert, devise de référence du marché du cuivre, remonte, le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres monnaies diminue, pesant ainsi sur la demande.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8’053,50 dollars vendredi, contre 8’270,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le café broie du noir

Le prix du café robusta a baissé sur la semaine et celui de l’arabica a stagné, pris entre les rapports d’augmentation de l’approvisionnement venant des principaux pays producteurs et la prévision d’un nouveau déficit de l’offre sur l’année 2022/23, même si celui-ci se réduit.

Vendredi, l’arabica a atteint à New York un plus bas depuis janvier, à 144,45 cents la livre, et le robusta à Londres un nouveau plus bas depuis avril, à 2’255 dollars la tonne.

Les cours ont flanché «suite à des rapports sur l’amélioration des offres du Brésil et du Vietnam», indique Jack Scoville, analyste pour Price Futures Group.

Le Brésil est le premier producteur mondial de café arabica et le Vietnam de robusta.

«La récolte brésilienne avance rapidement, ce qui a exercé une pression sur les prix», précise M. Scoville.

Le marché mondial du café «devrait connaître une nouvelle année de déficit», affirme toutefois l’Organisation internationale du café (OIC) dans son rapport de septembre.

Selon ses estimations, la production mondiale de café a diminué de 1,4%, en glissement annuel, pour atteindre 168,5 millions de sacs de 60 kilos au cours de l’année caféière 2021/22, mais devrait rebondir de 1,7% pour atteindre 171,3 millions de sacs en 2022/23.

La consommation mondiale a augmenté de 4,2% en 2021/22 et devrait augmenter de 1,7% pour atteindre 178,5 millions de sacs au cours de l’année caféière 2022/23, selon l’OIC.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en décembre valait 146,25 cents, contre 146,15 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 2’275 dollars vendredi contre 2’369 dollars une semaine plus tôt à la clôture.

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