Matières premières: l’or s’éloigne d’un sommet, le cacao et le nickel ternes

AWP

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L’once de métal jaune s’approche du seuil des 2'000 dollars vendredi après les solides chiffres de l’emploi US, qui pourraient alimenter l’inflation et pousser la Fed à plus de fermeté.

Le prix de l’or est monté sur la semaine, approchant jeudi de son sommet historique après la réunion de la Fed, mais s’est affaissé vendredi avec le rapport sur l’emploi américain.

Le marché aurifère reste rivé sur les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine.

Quand les investisseurs estiment que cette dernière va relever ses taux, ils préfèrent les obligations d’Etat et le dollar à l’or, autre valeur refuge.

A l’issue de la réunion de la banque centrale mercredi, l’or a été propulsé par le message prudent de l’institution, qui n’exclut pas d’arrêter de remonter ses taux pour éviter de plomber l’économie américaine.

L’once d’or a culminé le lendemain à 2’062,99 dollars, à quelques dollars de son sommet historique à 2’075,47 dollars atteint en pleine pandémie de COVID-19 en août 2020.

L’envolée des cours «est alimentée par les problèmes du secteur bancaire américain et par le débat sans issue autour du plafond de la dette américaine», deux sujets qui poussent les marchés vers les valeurs refuges, complètent les analystes de UBS.

Mais vendredi, les chiffres de l’emploi américain ont fait état d’un marché du travail robuste, ce qui pourrait alimenter l’inflation et pousser la Fed à plus de fermeté.

Le prix de l’once d’or en a souffert, et elle ne coûtait plus que 2’009,37 dollars vers 15H00 GMT (17H00 à Paris), contre 1’990 dollars sept jours plus tôt en fin de séance.

Cahot du cacao

Les cours du cacao ont légèrement baissé sur la semaine, résultats de prise de positions des investisseurs, mais se situent toujours proches de leurs plus haut niveau depuis 2016.

Les cours ont fléchi «suite à des prises de bénéfices alors que les acheteurs prennent une pause et tentent de consolider leurs gains récents», explique Jack Scoville, analyste de Price Group.

Les prix du cacao restent cependant toujours très élevés, proche de leurs plus hauts niveaux niveaux depuis octobre 2016 à Londres et août 2016 à New York.

Le marché reste en effet tendu, l’International Cocoa Organization (ICCO) prévoyant que le marché du cacao affichera un déficit de l’offre de 60.000 tonnes pour la récolte en cours.

Les planteurs de cacao de Côte d’Ivoire, premier pays producteur au monde, ont «fait état de précipitations insuffisantes», souligne Carsten Fritsch, de Commerzbank.

«Si cette situation persiste, elle pourrait entraîner une fin prématurée (aux récoltes de la mi-saison) qui s’étend d’avril à septembre», poursuit-il.

M. Fritsch rapporte également que «les fèves de cacao pourraient présenter des défauts de qualité et des problèmes de calibre, ce qui entraînerait leur rejet par les acheteurs», qui refusent les fèves trop petites.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 2.220 livres sterling, contre 2.213 livres sterling vendredi dernier en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison le même mois valait dans le même temps 2.928 dollars, contre 2.937 dollars vendredi dernier.

Le nickel déquille

Les cours du nickel fléchissaient sur la semaine sur le London metal Exchange (LME), la perspective d’un surplus de nickel cette année pesant sur les prix.

«Le marché est actuellement en surabondance, principalement en raison de l’offre croissante de nickel en Indonésie», pays qui possède de fortes réserves minérales du métal, explique Barbara Lambrecht, de Commerzbank.

«Le Groupe d’étude international du nickel (INSG) prévoit que l’excédent sur les marchés du nickel passera de 105.000 tonnes en 2022 à 239.000 tonnes en 2023», ont relevé les analystes de CBA.

Mais malgré l’offre croissante de nickel asiatique, les analystes soulignent cependant que le nickel doit être divisé en deux catégories: le nickel de classe 1 désigne les produits à la plus forte teneur en nickel pur, quand celui de classe 2 désigne les produits au degré de pureté moindre.

«Le marché du nickel n’est plus dominé par les produits de nickel de classe 1 comme par le passé, mais principalement par les produits de nickel de classe 2», affirment les analystes de Commerzbank, avançant que le nickel de classe 1 serait même en état de «pénurie relative».

De quoi constituer un plancher pour les prix, car c’est le nickel de classe 1, de plus haute qualité, qui est principalement utilisé pour la production d’acier inoxydable mais aussi dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques.

Sur le LME, la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 24.380 dollars vendredi, contre 24.219 dollars le vendredi précédent à la clôture.

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