Matières premières: l’aluminium monte et l’or stagne

AWP

2 minutes de lecture

Sur le front de l’alimentaire, le cacao souffre, revenant de ses records d’un an et demi atteints mi-novembre.

L’aluminium a progressé cette semaine en raison d’un déficit d’offre anticipé à l’heure où l’apaisement des relations commerciales entre Washington et Pékin laisse présager un renforcement de la demande.

L’institut de recherche gouvernemental chinois Antaike, cité par l’analyste de Commerzbank Daniel Briesemann, a publié cette semaine des chiffres faisant état d’une baisse de la demande d’aluminium - une première en 30 ans - mais d’un recul de la production encore plus important.

De quoi entraîner la «hausse significative» des cours de cette semaine, selon M. Briesemann.

La trêve commerciale entre les Etats-Unis et la Chine annoncée vendredi dernier, qui prend la forme d’un accord préliminaire, est un facteur haussier pour la croissance mondiale, et donc pour l’aluminium qui entre notamment dans la fabrication des avions.

L’administration Trump compte toujours signer «début janvier» cet accord, a indiqué jeudi le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin.

Sur le London Metal Exchange (LME), la tonne d’aluminium pour livraison dans trois mois s’échangeait à 1.802,00 dollars vendredi aux alentours de 16H00 GMT, contre 1.768 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L’or passif

Le métal jaune était en très légère hausse cette semaine dans un marché amorphe, ce dont s’étonne Craig Erlam, analyste chez Oanda: «si un accord commercial et une procédure de destitution aux Etats-Unis ne suffisent pas à stimuler le marché de l’or, que faut-il?», s’interroge-t-il.

L’or est considéré comme une valeur refuge et a donc tendance à s’apprécier en période d’incertitudes économiques ou politiques.

Le fait que les investisseurs n’aient toujours pas «plus d’éléments sur l’accord sino-américain prévu», pourrait toutefois tirer le cours de l’or vers le haut, a estimé Lukman Otunuga, analyste au sein de FXTM.

Le métal jaune n’a toujours pas retrouvé depuis début novembre la barre de 1.500 dollars l’once autour de laquelle il naviguait pourtant depuis début août.

Sur le London Bullion Market, l’once d’or valait 1.479,22 dollars vendredi vers 16H00 GMT, contre 1.476,33 dollars le vendredi précédent en fin de séance.

Le cacao dégringole

Le cacao a souffert cette semaine et revenait de ses records d’un an et demi atteints mi-novembre.

«Le marché est en baisse à l’approche de la principale récolte en Afrique de l’Ouest, qui s’annonce bonne», a rapporté Jack Scoville, analyste au sein de Price Group.

En outre, les incertitudes autour d’une prime spéciale sur le prix du cacao, censée aider à offrir un revenu décent aux producteurs, pesait également sur les cours.

Après des mois de négociations avec la Côte d’Ivoire et le Ghana, une partie des grands négociants mondiaux en cacao et des grands groupes chocolatiers ont accepté fin octobre de payer un supplément de 400 dollars par tonne en sus du prix du marché afin d’accroître les revenus perçus par les producteurs.

L’impact de cette mesure, qui doit prendre effet avec la récolte 2020/21, «est toujours incertain», a fait remarquer Michaela Kuhl, analyste chez Commerzbank.

D’après elle, certains géants du secteurs appliquent déjà cette prime mais en profitent pour négocier plus durement en échange et certains spécialistes estiment que cette règle «pourrait être supprimée après les élections présidentielles dans les deux pays en 2020», a-t-elle ajouté.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1.749 livres sterling vendredi à 16H00 GMT, contre 1.795 livres sterling le vendredi précédent à la clôture. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 2.416 dollars, contre 2.660 dollars sept jours plus tôt.

A lire aussi...