Matières premières: cuivre pas si rouge, l’or étincelle

AWP

2 minutes de lecture

«D’éventuelles ruptures d’approvisionnement au Brésil et au Chili, du fait du nombre de cas de COVID-19, soutiennent les prix du cuivre, estime Anna Stablum de Marex Spectron.

Le cours du cuivre s’est apprécié cette semaine, atteignant même un plus haut depuis trois mois jeudi, à 5’928 dollars la tonne.

«D’éventuelles ruptures d’approvisionnement au Brésil et au Chili, du fait du nombre de cas de COVID-19 (dans ces pays), soutiennent les prix du cuivre, a estimé Anna Stablum, analyste de Marex Spectron.

La pandémie de COVID-19 «n’a pas enlevé au cuivre son potentiel de croissance à moyen terme nourri par des contraintes structurelles sur l’offre et par une demande amenée à croître», souligne le rapport du Cyclope, bible annuelle des marchés mondiaux des matières premières, paru cette semaine.

Les contraintes structurelles sur l’offre, facteurs de soutien des prix, sont de plusieurs natures d’après l’étude: «abaissement des teneurs des mines existantes, absence de découverte de gisements majeurs et aléas climatiques dans les zones de production.»

Mais les investisseurs s’inquiétaient en parallèle du ton entre Pékin et Washington, qui est quelque peu monté ces dernières semaines.

Le coronavirus a «des conséquences» sur l’accord commercial préliminaire conclu en début d’année entre la Chine et les Etats-Unis, a d’ailleurs admis jeudi un conseiller du gouvernement chinois, sur fond de vives tensions avec les Etats-Unis.

Sur le London Metal Exchange, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 5.808 dollars vendredi à 13H30 GMT (15H30 à Paris), contre 5.690 dollars le vendredi précédent à la clôture.

L’or retrouve de son éclat

L’or, de son côté, s’est repris sur la semaine, repassant au-dessus de la barre symbolique de 1’700 dollars.

«Après avoir eu l’air plutôt morose suite au rapport sur l’emploi aux États-Unis vendredi dernier, l’or a repris vie dans les jours qui ont suivi, les investisseurs réalisant que le rapport meilleur qu’attendu n’avait pas changé la tendance des taux d’intérêt», a expliqué Fawad Razaqzada, analyste pour Think Markets.

Mercredi, la Fed a laissé ses taux d’intérêt inchangés, dans une fourchette comprise entre 0% et 0,25%, et a souligné qu’elle escomptait maintenir ce niveau jusqu’en 2022.

Des taux d’intérêt bas favorisent l’or, qui n’a aucun rendement, en rendant cette valeur refuge plus attractive.

Par ailleurs, «les inquiétudes liées à la deuxième vague de virus aux États-Unis» ont également favorisé le métal jaune en augmentant l’aversion des investisseurs au risque, a expliqué Edward Moya, analyste pour Oanda.

Les Etats-Unis ont enregistré 941 décès supplémentaires liés au coronavirus dans les dernières 24 heures, portant à 113’774 le nombre total dans le pays, selon le comptage jeudi de l’université Johns Hopkins.

La hausse du nombre d’hospitalisations dans plusieurs Etats, dont le Texas et la Caroline du Nord, fait craindre une deuxième vague qui ferait encore plus de dégâts et viendrait ralentir la lente reprise économique.

Sur le London Bullion Market, l’once d’or valait 1’737,92 dollars vendredi vers 13H30 GMT, contre 1’685,06 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Noir c’est noir

Les cours du café étaient en recul cette semaine, même si les pertes ont été limitées vendredi, les investisseurs étant préoccupés par les perspectives peu florissantes côté demande.

«Les cafés commencent à rouvrir, mais la consommation hors domicile mettra probablement beaucoup de temps à retrouver son niveau de 2019», ont expliqué les analystes de Rabobank dans une note.

«Ils enregistrent une baisse de fréquentation du fait du nombre réduit de places assises. Et de nombreux cafés indépendants pourraient ne pas rouvrir du tout», ont-il ajouté.

Toujours selon eux, la faiblesse relative mais bien réelle des monnaies du Brésil et du Vietnam continue à faire pression sur les prix.

Quand la monnaie d’un pays producteur est affaiblie, les exportateurs peuvent se permettre d’accepter des prix plus bas sur le marché international, puisqu’ils sont fixés en dollar et qu’ils réalisent ainsi un bénéfice en reconvertissant leurs gains en réais.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en septembre valait 1’238 dollars vendredi à 13H20 GMT, contre 1’245 dollars le vendredi précédent à la clôture. Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’ARABICA pour livraison en juillet valait 97,10 cents, contre 98,90 cents sept jours auparavant.

A lire aussi...