Matières premières: aluminium et sucre à la peine, l’or brille encore

AWP

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Parmi les principaux métaux cotés au London Metal Exchange (LME), l’aluminium reste celui dont le cours est le plus fragile, constate Daniel Briesemann, de Commerzbank.

Le cours de l’aluminium était orienté à la baisse cette semaine, enregistrant lundi un plus bas en quatre ans, coincé entre demande en berne et offre élevée.

Parmi les principaux métaux cotés au London Metal Exchange (LME), l’aluminium reste celui dont le cours est le plus fragile, constate Daniel Briesemann, de Commerzbank.

«Lundi par exemple, il était le seul dans le rouge», atteignant au passage un nouveau plus bas depuis le début de l’année 2016, à 1.465,50 dollars la tonne.

La demande, notamment pour l’industrie automobile, est paralysée par les mesures drastiques mises en place pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus alors que «l’offre est toujours importante», précise M. Briesemann.

Le prix bas «rend la vie de plus en plus difficile aux producteurs», ajoute-t-il, et la plus grande société publique chinoise d’aluminium «envisage désormais de réduire sa production».

Sur le London Metal Exchange, dont les échanges se font à distance depuis le 23 mars en application des mesures sanitaires, la tonne d’aluminium pour livraison dans trois mois s’échangeait à 1.473,50 dollars jeudi à 13H10 GMT, contre 1.481,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le cuivre reprenait quant à lui des couleurs cette semaine, dans la lignée de la précédente. La tonne valait 5.024,50 dollars à la même heure, contre 4.839,50 dollars vendredi dernier.

L’or brille encore

Après avoir calé la semaine passée, l’or a retrouvé des couleurs cette semaine, aidé par les mesures prises par les banques centrales pour soutenir l’économie frappée de plein fouet par la crise sanitaire.

«L’or continue à s’apprécier en ces temps troublés», résume Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Le métal jaune «semble toujours profiter du risque ambiant et des politiques mises en place par les banques centrales partout dans le monde», a-t-il ajouté.

La réserve fédérale américaine (Fed) a notamment frappé un grand coup jeudi en annonçant 2.300 milliards de dollars de nouveaux prêts pour «soutenir l’économie», destinés tout particulièrement aux entreprises et aux collectivités locales qui souffrent de la pandémie de Covid-19.

Son statut de valeur refuge apporte également du soutien au prix à mesure que la pandémie, dont le bilan approchait jeudi les 90.000 morts dans le monde, s’amplifie.

«L’or est toujours un actif recherché mais sa situation pourrait évoluer» en sa défaveur «lorsque un climat de confiance dans l’économie reviendra», a nuancé Edward Moya, autre analyste de Oanda.

Sur le London Bullion Market, l’once d’or valait 1.680,14 dollars jeudi vers 13H25 GMT, contre 1.620,81 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le sucre patine

Les cours du sucre ont fait du sur place cette semaine à des niveaux historiquement bas sous l’effet d’un déséquilibre entre offre et demande accentué par la pandémie de Covid-19 et ses conséquences économiques.

«Le marché mondial a chuté en mars à la suite de la pandémie de coronavirus», a déploré l’Organisation internationale du sucre (ISO) dans son dernier rapport mensuel publié mercredi.

«La demande va croître plus lentement que la normale en 2020, voire baisser dans certaines zones», ont averti les analystes de Rabobank. Dans le même temps, les monnaies de pays producteurs se déprécient, «ce qui encourage à produire et exporter du sucre», ont-ils complété.

Les cours du pétrole actuellement bas font également pression sur les cours du sucre car ils encouragent les raffineries à limiter l’utilisation de canne à sucre pour la production d’éthanol, ce qui a pour effet d’augmenter la disponibilité du sucre sur le marché mondial.

La reprise «pourra toutefois être soutenue car l’industrie et les particuliers seront tentés de faire des stocks» une fois la crise estompée, ont complété les analystes de la banque néerlandaise.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en juillet valait jeudi à 13H35 GMT 122,45 dollars, contre 116,50 dollars le vendredi précédent en fin de séance. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en juillet valait 10,44 cents, contre 10,33 cents six jours auparavant.

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