Métaux industriels: semaine mouvementée pour le cuivre

AWP

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Le cours du cuivre termine en baisse vendredi après un plus haut en huit mois jeudi.

Le prix du cuivre a fini en baisse marquée sur le London Metal Exchange (LME) après avoir peiné à trouver une direction forte sur la semaine, évoluant au gré des tribulations d’un dollar volatil.

Jeudi, le cuivre avait atteint un plus haut en huit mois et demi à 6.555,50 dollars la tonne.

Le billet vert est la monnaie de référence du marché des métaux. Quand la Réserve fédérale américaine (Fed) s’est montrée plus prudente que prévu jeudi, cela a entraîné une baisse du cours du dollar et les investisseurs utilisant d’autres devises ont pu effectuer des achats de métaux à bon compte.

«Mais au fil de la séance, l’effet de l’action de la Fed s’est estompé, le dollar s’est repris et la tendance haussière des métaux a disparu», a commenté Liz Grant, courtière chez Sucden.

Ainsi, alors que le dollar se ressaisissait, le cuivre a sombré vendredi à son plus bas en un mois, à 6.336,50 dollars la tonne.

Déficit de l’offre en 2018

Mme Grant rappelle que les inquiétudes sur la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis pèsent sur le marché.

Mercredi, Donald Trump a de nouveau soufflé le chaud et le froid, affirmant que les droits de douane punitifs imposés à la Chine pourraient rester «en place pour une période conséquente», pour forcer Pékin à négocier un accord commercial.

Les négociateurs américains se rendront une nouvelle fois en Chine les 28 et 29 mars pour tenter de parvenir à un accord, a ensuite annoncé jeudi le ministère chinois du Commerce.

La Chine est le premier importateur mondial de métaux. Le cuivre est tout particulièrement sensible à sa croissance puisque le métal rouge est utilisé pour concevoir les circuits électriques utilisés aussi bien dans l’immobilier que dans l’automobile ou dans l’électroménager.

Malgré ces pressions sur la demande, en 2018, le marché du cuivre a enregistré un déficit de l’offre de 387.000 tonnes, selon des données du Groupe international d’étude du cuivre publiées mercredi.

«Les raisons de ce déficit sont à chercher du côté de l’offre» alors que la production a été perturbée sur plusieurs sites importants en 2018, ont commenté les analystes de Commerzbank.

Santé d’acier pour la production d’inox

Autre métal dont la demande vient surtout de Chine, «la production d’acier inoxydable a atteint un niveau record en 2018 à 50,73 millions de tonnes, en hausse de 5,5% sur un an», ont souligné les analystes de Commerzbank, citant des données du Forum international de l’acier inoxydable.

Mais plusieurs acteurs du marché attendaient une croissance de la production encore plus élevée, ont relevé les mêmes analystes.

Le nickel, dont le cours reste à l’équilibre sur la semaine, a dans un premier temps profité de cette production élevée.

La demande de nickel provient en majorité de son utilisation dans cet alliage.

Mais les analystes de Bank of America Merrill Lynch tablent toujours sur un bond des cours du nickel en raison de son rôle essentiel dans la conception de batteries de véhicules électriques, secteur en plein essor.

«Le passage du secteur de l’acier inoxydable à celui des véhicules électriques comme principale source de la demande ne se produira pas avant plusieurs années», ont, pour leur part, argué les analystes de Commerzbank.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 6.338 dollars vendredi à 14H40 GMT, contre 6.422 dollars le vendredi précédent à la même heure.

L’aluminium valait 1.881,50 dollars la tonne, contre 1.897,50 dollars.

Le plomb valait 2.033 dollars la tonne, contre 2.077 dollars.

L’étain valait 21.450 dollars la tonne, contre 21.165 dollars.

Le nickel valait 12.945 dollars la tonne, contre 12.950 dollars.

Le zinc valait 2.813 dollars la tonne, contre 2.786,50 dollars.

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