Libra veut s’en remettre aux autorités suisses et américaines

AWP

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«Libra n’a nullement l’intention de concurrencer les monnaies souveraines des Etats», déclare le responsable du projet David Marcus.

Facebook veut collaborer pleinement avec les instances réglementaires officielles pour sa future cryptomonnaie libra et «n’a nullement l’intention de concurrencer les monnaies souveraines des Etats», déclare le responsable du projet David Marcus. Il s’attend à ce que la Suisse joue un rôle clé dans l’encadrement et la supervision de cette initiative.

Les propos de M. Marcus ont été publiés lundi soir par la Commission bancaire du Sénat américain, à la veille de son audition, ce mardi à 16h heure suisse, qui sera diffusée par visioconférence.

L’Association Libra basée à Genève, clé de voûte de la future monnaie virtuelle et qui regroupera dans un premier temps 27 entreprises partenaires comme Mastercard, Visa, Uber ou Spotify, «ne peut pas et ne veut pas monétiser les données des utilisateurs qui seront présents sur la blockchain» supportant la libra, a assuré M. Marcus.

Discussions avec la Finma

Ce dernier a tenu à donner des garanties en matière de respect des données, assurant que le préposé fédéral (suisse) à la protection des données fera office de régulateur de l’association. Des discussions préliminaires ont par ailleurs été menées avec l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma). L’association «s’attend à s’engager avec elle sur la base d’un cadre réglementaire approprié».

En d’autres termes, poursuit M. Marcus, l’association Libra «s’attend à être placée sous la réglementation, le régime d’autorisation et la supervision» de la Finma.

Interrogée par AWP, cette dernière confirme être en contact avec les initiateurs du projet. Sur le principe, il revient à la Finma d’évaluer de tels projets sous l’angle du droit suisse des marchés financiers.

Il s’agit en particulier d’examiner si (et le cas échéant, lesquelles) des autorisations relevant de ce droit s’avèrent nécessaires, relève le gendarme financier helvétique. Pour le reste, la Finma ne s’exprime pas sur d’éventuelles procédures en cours.

Aux Etats-Unis, l’association Libra prévoit de s’enregistrer en tant que prestataire de services financiers auprès de l’entité qui lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, le Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN), division du Département du Trésor.

Par ailleurs, le patron de Calibra - la filiale de Facebook qui proposera le portefeuille numérique pour la nouvelle cryptomonnaie - s’engage au nom de la multinationale à «soutenir les efforts des autorités et des banques centrales dans leur lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme, notamment». L’Association Libra entend collaborer pleinement en ce sens avec les instances officielles, a précisé M. Marcus.

Ce dernier assure encore que «la protection des consommateurs» constitue la «priorité absolue» de l’entreprise. Les données contenues sur Calibra ne seront pas utilisées pour de la publicité ciblée.

David Marcus dit encore que le portefeuille Calibra - avec une cryptomonnaie dont la valeur doit être adossée à un panier de devises traditionnelles comme le dollar, la livre, l’euro ou le yen - doit apporter un bénéfice immédiat à Facebook d’une façon générale. Il permettra de multiplier les échanges et les transactions entre les quelque 90 millions de PME qui utilisent le réseau social et les particuliers. Le groupe, reconnaît M. Marcus, s’attend à retirer de ce trafic accru de nouvelles recettes publicitaires.

En attendant, la libra, annoncée pour le premier semestre 2020, ne sera pas lancée tant que les questions sur sa surveillance n’auront pas été réglées, révèle encore le document.

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