Les ouvriers de la construction luttent pour la retraite à 60 ans

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«Il y a toujours plus de travailleurs âgés licenciés qui doivent accepter des conditions de travail très précaires à un âge avancé», souligne Nico Lutz, responsable du secteur construction d’Unia.

Nico Lutz, responsable du secteur construction d’Unia. © Keystone

Les prochains mois s’annoncent mouvementés dans le secteur de la construction: la convention nationale expire fin 2018. Or les travailleurs du secteur ont besoin d’une bonne convention, de la retraite à 60 ans et d’une augmentation de salaire décente, ont rappelé vendredi les syndicats Unia et syna.

En Suisse, le chiffre d’affaires a progressé de 30% ces dernières années avec moins de personnel à contrat fixe. La pression sur les chantiers a ainsi énormément augmenté. Pour les syndicats, il est clair que les ouvriers de la construction ont besoin et méritent une convention nationale offrant davantage de protection.

Il s’agit notamment de limiter le travail temporaire et d’offrir une meilleure protection aux travailleurs âgés. Entre 2015 et 2016, la part du travail temporaire a augmenté de 20% chez les plus de 50 ans.

Nico Lutz, responsable du secteur construction d’Unia souligne dans le communiqué: «Il y a toujours plus de travailleurs âgés licenciés après avoir travaillé des décennies pour leur entreprise et qui doivent pour certains accepter des conditions de travail très précaires à un âge avancé. C’est un manque de respect envers les travailleurs de la construction qui ont travaillé dur pendant de longues années».

«Attaque frontale» des entrepreneurs

La Société suisse des entrepreneurs en revanche lance une attaque frontale, estiment les syndicats. Elle exige des salaires plus bas et des délais de résiliation plus courts pour les travailleurs âgés, la semaine de 50 heures et la fin des hausses générales des salaires.

Les syndicats veulent tout le contraire: après quatre ans de blocage salarial malgré une conjoncture de la construction florissante, il faut enfin une augmentation de salaire décente.

La retraite anticipée dans le secteur de la construction est un modèle à succès, selon les syndicats. Il permet aux travailleurs de partir à la retraite dans la dignité. Comme la génération des baby-boomers arrive à l’âge de la retraite, il faut plus d’argent jusqu’en 2024 pour garantir la retraite à 60 ans.

«Le problème est temporaire et peut être résolu», selon Guido Schluep, responsable de la branche construction de Syna. «Et les travailleurs de la construction sont prêts à apporter leur contribution financière pendant cette période limitée».

Mais la Société des entrepreneurs réclame un assainissement unilatéral sur le dos des travailleurs: réduire les rentes de 30% ou relever l’âge de la retraite à 62 ans. Cela revient, de fait, à supprimer la retraite à 60 ans. «Quiconque s’attaque à la retraite à 60 ans s’en prend à la dignité des travailleurs de la construction», dénonce Unia.

Les syndicats et les travailleurs de la construction ont prévu une grande manifestation samedi à Zurich de lutte pour leurs droits.

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