Les métaux industriels se reprennent

AWP

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Focus sur la production mondiale et la demande chinoise pour le cuivre, l’aluminium, l’étain et le nickel.

Après plusieurs semaines dominées par les tensions entre les Etats-Unis, la Chine et la Russie, les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) se sont focalisés sur la production mondiale et la demande chinoise.

Le cuivre, l’aluminium, l’étain et le nickel ont monté sur la semaine tandis que le plomb et le zinc ont reculé.

«Les craintes d’une guerre commerciale mondiale s’apaisent, ce qui profitent aux actifs les plus risqués», dont les métaux de base font partie, ont commenté les analystes de Capital Economics.

Les prix ont cependant légèrement reculé en fin de semaine. Deux jours de négociations menées à Pékin par une délégation américaine de haut rang n’ont pas permis de débloquer substantiellement l’important contentieux commercial entre les Etats-Unis et la Chine, trois semaines avant l’application attendue de droits de douane punitifs par Washington.

La Chine est le premier importateur mondial de métaux de base, et son activité pourrait être entravée par un conflit commercial. Mais pour l’instant, la santé économique du pays apparaît robuste.

L’activité manufacturière en Chine a légèrement accéléré en avril, soulignant une stabilisation de la conjoncture, selon l’indicateur indépendant Caixin diffusé mercredi, à rebours du baromètre officiel du gouvernement.

«Il semblerait que la fin de la limitation de l’activité industrielle cet hiver pour lutter contre la pollution a provoqué un bond de l’activité qui ne devrait être que temporaire», ont estimé les analystes de Capital Economics.

Le cuivre remonte

Le cours du cuivre, qui avait nettement chuté le vendredi précédent, s’est ressaisi sur la semaine.

Après une fin d’année où les prix s’étaient envolés et un net recul des prix au premier trimestre, «le marché du cuivre se reprend avec une demande robuste, notamment en Chine», ont commenté les analystes de UniCredit.

«La Chine reprend son activité de plus belle après les limitations hivernales et les incertitudes créées par le congrès du parti communiste», ont ajouté les analystes de Goldman Sachs.

En revanche, du côté de l’offre, le Groupe d’étude international du cuivre (ICSG) a estimé jeudi que le marché était en léger surplus en janvier.

«Le surplus est créé par une offre très abondante», ont commenté les analystes de Commerzbank, qui soulignent qu’»il devrait disparaître en 2019 alors que la demande rattrape la croissance de la production».

Le zinc dégringole

Le zinc a retenu l’attention des marchés en tombant vendredi à 2.972 dollars la tonne, à son plus bas depuis neuf mois.

«Les investisseurs financiers sont visiblement à la vente», ont jugé les analystes de UniCredit.

Selon eux, les marchés se sont affolés de voir une grande quantité de zinc arriver sur le marché du LME, mais ils estiment que la réaction est trop importante alors qu’il s’agissait d’un transfert de réserves privées au marché public.

«La hausse de la production est faible», ont abondé les analystes de Goldman Sachs, pour lesquels «la demande va revenir au deuxième trimestre et profiter aux prix».

«Dans le sillage du zinc, le plomb a reculé», ont noté les analystes de Commerzbank.

La tonne de plomb a touché mercredi 2.241 dollars, à son plus bas depuis neuf mois.

La production du plomb est souvent une activité secondaire des mines de zinc.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 6.815 dollars vendredi à 11H55 GMT, contre 6.792 dollars le vendredi précédent à 13H35 GMT. L’aluminium valait 2.318 dollars la tonne, contre 2.244 dollars. Le plomb valait 2.278 dollars la tonne, contre 2.326 dollars. L’étain valait 21.200 dollars la tonne, contre 21.050 dollars. Le nickel valait 13.930 dollars la tonne, contre 13.895 dollars. Le zinc valait 2.976,50 dollars la tonne, contre 3.103 dollars.
 

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