Les banquiers tessinois prudents face aux fintech

AWP

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Une enquête du Centre d’études bancaires de Vezia remarque un certain intérêt mais une mise en pratique modérée.


Le secteur bancaire tessinois est sensible à la thématique des technologies financières, mais le développement et l’adoption d’instruments de ce segment en plein essor reste modéré au sud des Alpes. Selon une enquête réalisée par le Centre d’études bancaires (CSB) de Vezia et présentée mardi en ouverture de la première édition du Lugano Banking Day, l’intérêt du secteur pour les fintech apparaît essentiellement motivé par la recherche d’une plus grande efficience opérationnelle.

Le CSB a recensé au Tessin 18 entreprises fintech dont les services sont destinés exclusivement aux opérateurs financiers, parmi lesquelles 13 sont basées dans le canton. A celles-ci s’ajoutent 16 autres sociétés dont les solutions technologiques peuvent être appliquées à la finance, mais aussi à d’autres domaines.

La plupart des fintech présentes sur le territoire tessinois sont actives dans le segment de l’infrastructure financière (14 au total), sept dans la technologie dite des registres distribués (comprenant la blockchain) et six dans le segment analytique et mégadonnées.

Si les banquiers tessinois reconnaissent l’importance des fintech, un sur deux admet manquer de connaissance en la matière. A en croire les auteurs de l’étude, «nombre de technologies qui définissent le panorama des fintech (p.ex. blockchain) ou les applications issues de domaines technologiques innovants (notamment l’intelligence artificielle) s’avèrent encore peu connues de la part des opérateurs financiers tessinois».

NUMÉRISATION PAS HOMOGÈNE

Si le degré de numérisation est élevé dans des domaines comme les paiements, le courtage ou la sécurité, il laisse particulièrement à désirer dans l’expérience client et dans l’intégration des paramètres légaux et de conformité fiscale, a souligné dans sa présentation Giuseppe Pagani, un des auteurs de l’étude.

Une part importante des établissements sondés ont mis en avant les limitations budgétaires. Dans le contexte auquel ils sont confrontés, une partie importante des ressources est actuellement absorbée par des activités de nature réglementaire.

Plusieurs banques ont par ailleurs signalé que «les limites aux investissements dans les nouvelles technologies sont souvent dictées par les contraintes des systèmes informatiques principaux dont ils sont dotés», qui ne permettent pas toujours d’y greffer des applications de tiers.

A cela s’ajoutent des éléments exogènes, a signalé Giuseppe Pagani, citant une clientèle locale ancrée dans une certaine tradition et pas nécessairement très réceptive aux avancées technologiques, ainsi que des contraintes réglementaires pour toutes les activités impliquant l’externalisation de données.