Le FMI inquiet pour les pays émergents

AWP

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Christine Lagarde les juges vulnérables aux changements des conditions financières.

L’endettement des pays a atteint des niveaux record, ce qui rend les économies émergentes encore plus vulnérables aux changements des conditions financières mondiales, a prévenu jeudi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).

«Le fardeau de la dette rend de nombreux gouvernements plus vulnérables à des changements soudains des conditions financières mondiales et des taux d’intérêt», a déclaré Christine Lagarde lors d’une conférence sur la «dette souveraine».

Au printemps, le FMI relevait déjà que le paiement des intérêts de la dette s’était accru rapidement en particulier dans les pays où l’inflation est élevée. Le poids des intérêts a doublé ces 10 dernières années, avait-il précisé.

Et une accélération surprise de l’inflation aux Etats-Unis pourrait aggraver la situation car une forte augmentation des prix conduirait la Banque centrale américaine (Fed) à remonter plus rapidement que prévu ses taux d’intérêt. Cela rendrait encore plus vulnérables ces pays dont une partie de la dette est libellée en dollars et dont les intérêts augmenteraient encore.

Christine Lagarde souligne qu’emprunter de l’argent «a du sens pour tous les pays --riches et pauvres- si cela finance (...) des écoles, des hôpitaux ou des infrastructures».

Utilisés intelligemment, ces investissements dopent même la croissance économique tout en améliorant le bien-être des gens.

«Ceci est particulièrement vrai pour les pays à bas revenus et les économies émergentes», ajoute la responsable de l’institution financière de Washington qui note toutefois que ces pays émergents et à bas revenus n’ont utilisé que «partiellement» l’argent emprunté pour des investissements publics.

Niveaux inédits

Christine Lagarde rappelle que la dette publique des pays avancés a atteint des niveaux inédits depuis la Seconde guerre mondiale et celle de pays émergents est aux niveaux de la crise de la dette des années 80.

Dans le cas des pays émergents, l’endettement est d’autant plus problématique que ces pays sont aussi ceux qui affrontent le plus de chocs: désastres naturels, conflits et épidémies.

Lors des réunions de printemps, le FMI avait indiqué que l’économie mondiale était désormais plus endettée qu’au début de la dernière crise financière. A 164.000 milliards de dollars, soit près de 225% du PIB mondial, la dette mondiale avait atteint un nouveau record.

Dans les pays développés, l’accumulation de la dette est largement liée à la crise de 2008 car les gouvernements avaient dû renflouer certaines banques en difficulté et les banques centrales avaient alimenté les marchés avec des taux d’intérêt extrêmement bas voire nuls.

Mais la Banque centrale américaine a mis fin aux intérêts à taux zéro fin 2015. Depuis, elle a augmenté sept fois ses taux d’intérêt tandis que deux relèvements sont encore attendus d’ici la fin de l’année.

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