Le dollar profite d’une Fed qui garde le cap, quand d’autres ralentissent

AWP

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Peu avant 21h, le billet vert avançait de 0,65% face à l’euro, à 0,9757 dollar pour un euro, poussant la monnaie unique à son plus bas niveau depuis deux semaines.

Le dollar partait au galop jeudi, fouetté par la communication toujours ferme du président de la banque centrale américaine (Fed), mercredi, qui contraste avec l’inflexion de plusieurs banques centrales, face à une économie dégradée.

Vers 19H50 GMT, le billet vert avançait de 0,65% face à l’euro, à 0,9757 dollar pour un euro, poussant la monnaie unique à son plus bas niveau depuis deux semaines.

Il approchait aussi d’un sommet de trois ans face au franc suisse.

Mais nul n’aura souffert jeudi face au «greenback», l’un des surnoms du dollar, autant que la livre sterling, qui s’est retranchée jusqu’à plus de 2%, une variation considérable pour le marché des changes.

La Banque d’Angleterre (BoE) a relevé de 0,75 point de pourcentage son taux directeur, comme attendu par les économistes, pour le porter à 3%.

«Mais il y a eu des signaux montrant que le rythme de resserrement va probablement ralentir à l’avenir», a relevé Nick Bennenbroek, de Wells Fargo, dans une note.

L’impression tient notamment au fait que des voix dissonantes se sont élevées au sein du Comité de politique monétaire de la BoE, favorables à une hausse plus modérée.

En outre, l’hypothèse d’une BoE levant le pied est justifiée par la révision des prévisions de l’institution, qui table désormais sur huit trimestres de contraction du produit intérieur brut (PIB), de mi-2022 à juin 2024.

Si la BoE prévoit des hausses de taux supplémentaires, elle a prévenu que le pic serait moins élevé que ne le prévoit le marché.

Les opérateurs anticipent, en l’état, une remontée du taux directeur jusqu’à 5,75% d’ici juin prochain, selon les contrats à terme.

La veille, le président de la Fed, Jerome Powell, avait expliqué, lui, que le taux directeur aux Etats-Unis pourrait aller plus haut qu’anticipé par l’institution en septembre, soit 4,6%.

«Le contraste est marqué» entre Fed et BoE, a souligné Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex, pour qui l’hypothèse d’une nouvelle hausse de 0,75 point de pourcentage du taux de la Fed en décembre fait son chemin.

Les cambistes lui accordent désormais une probabilité de plus de 50%, alors qu’aucun n’y songeait il y a un mois.

Outre la BoE, la Banque de Norvège semble également sur la voie d’une décélération et n’a haussé son taux directeur que d’un quart de point, moins qu’attendu.

Quant à la banque centrale tchèque, elle a choisi le statuquo jeudi et maintenu son taux directeur inchangé, à 7%.

«Les banques centrales européennes approchent de la fin de leur cycle de resserrement», a résumé Edward Moya.

Le mouvement est également à l’oeuvre dans les pays émergents, ajoute Marc Chandler, où les banques centrales «en ont terminé, ou pas loin» avec leurs tours de vis.

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