Le creux de la vague atteint au deuxième trimestre

AWP

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La conjoncture helvétique devrait reprendre son souffle en seconde partie d'année, selon le Seco. A condition que la pandémie de coronavirus reste sous contrôle.

Le creux de la vague du ralentissement économique devrait être actuellement atteint, la conjoncture helvétique devant ensuite reprendre son souffle en seconde partie d’année. Mais la reprise devrait être plus lente en 2021 et le chômage est attendu en nette hausse, avertissent les économistes.

«Une multitude d’entreprises ont dû réduire, voire suspendre leurs activités à la suite des mesures sanitaires qui ont été nécessaires dès la mi-mars en vue d’enrayer la propagation du coronavirus», d’où un effondrement de la croissance au 1er trimestre, a indiqué mardi le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).

Et au deuxième trimestre, soit en plein dans la période de confinement, les experts du Seco s’attendent «à une chute encore plus abrupte de la production économique». Avec le recul des nouvelles contaminations et le déconfinement progressif, ces derniers sont cependant un peu plus optimistes pour la suite.

Pour cette année, le Seco mise désormais sur un produit intérieur brut (PIB) corrigé des événements sportifs en recul de 6,2%, contre -6,7% dans leurs prévisions d’avril.

La consommation des ménages va afficher en 2020 un plongeon de 7,2%, alors que les dépenses publiques devraient se maintenir (+2,2%), a précisé le Seco dans un communiqué. Les exportations vont également boire la tasse avec une chute de 8,6%.

En 2021, le Seco s’attend à ce que PIB rebondisse de 4,9%, contre +5,2% dans ses précédentes estimations.

Les experts de la Confédération sont rejoints dans leurs optimisme timoré par leurs homologues du KOF. Les économistes zurichois tablent cette année sur une baisse du produit intérieur brut (PIB) de 5,1%, contre -5,5% dans leurs estimations de mai. En 2021, la croissance helvétique devrait accélérer de 4,3%, nettement moins que les 5,4% précédemment visés, a détaillé le KOF dans un communiqué.

Lundi, Credit Suisse avait également prudemment avancé dans la même direction, disant percevoir des «premiers signes» de reprise économique. «Nous n’allons pas renouer rapidement avec les niveaux du début d’année», avait cependant nuancé l’économiste en chef de la banque, Oliver Adler.

Baisse des chiffres d’affaires

L’institut de recherches conjoncturelles KOF a également sondé le moral des entrepreneurs. Sur les 3000 entreprises interrogées, 74% ont répondu craindre une baisse de 20% en moyenne du chiffre d’affaires cette année en raison de la pandémie de coronavirus.

Quelque 11% des sociétés interrogées considèrent leur existence «fortement ou très fortement menacée» et 28% font face à des clients insolvables ou qui diffèrent leurs paiements, a ajouté le KOF.

L’emploi va également être impacté par les difficultés conjoncturelles liées à la pandémie. Le Seco anticipe un taux de chômage en hausse à 3,8% cette année, contre seulement 2,3% en 2019, et à 4,1% en 2021. Le KOF le voit à respectivement 3,6% et 4,6%.

Avec l’OCDE, qui anticipe une chute de 7,7% du PIB en 2020, les spécialistes du Seco figurent parmi les plus pessimistes en matière de projections économiques. Jeudi, ce sera au tour de la Banque nationale suisse (BNS) de livrer son diagnostic sur la santé de l’économie helvétique.

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