LafargeHolcim confirme ses ambitions

AWP

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Les revenus trimestriels du groupe de matériaux de construction ont stagné. Le titre recule de plus de 3%.

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Lafargeholcim a essuyé sur les trois premiers mois de l’année une stagnation des revenus et un tassement de sa rentabilité. La direction reconduit nonobstant ses objectifs pour l’ensemble de l’exercice, attribuant le ralentissement enregistré à des conditions météorologiques défavorables ainsi qu’à un nombre de jours ouvrables moindres que sur la période de comparaison.

Le chiffre d’affaires de la multinationale saint-galloise s’est établi à 5,83 milliards de francs, soit trois millions en deçà de la marque établie douze mois plus tôt. Le mastodonte des matériaux de construction revendique néanmoins mardi dans son rapport intermédiaire une croissance de 3,1% à périmètre constant.

L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) sous-jacent - soit hors frais de restructuration, litiges ou autres éléments exceptionnels - a en revanche fondu de 13,4% à 700 millions. L’entreprise ne publie pas de résultats nets trimestriels.

La performance du groupe helvético-hexagonal décoiffe les attentes des analystes consultés par AWP en termes de croissance ajustée et de recettes, attendues respectivement à 2,7% et 5,76 milliards. La rentabilité opérationnelle par contre manque le coche pour quelque 30 millions de francs.

ÉVOLUTIONS INÉGALES

En termes géographiques, les régions Europe et Moyen-Orient/Afrique ont pesé sur les résultats de la multinationale, avec des contractions de respectivement 22% et 36% de la rentabilité. L’Asie-Pacifique a enregistré à ce niveau un léger mieux de 4%, malgré une érosion des ventes. L’embellie est demeurée cosmétique en Amérique latine (0,7%) et en Amérique du Nord (2,3%).

La direction a tenu à rappeler en conférence téléphonique que le premier trimestre constitue traditionnellement le partiel le plus faible de l’année pour Lafargeholcim. «Amérique du Nord et Europe apporteront leur contribution à la croissance sur le deuxième trimestre et la seconde moitié de l’année», a avancé le directeur général Jan Jenisch.

Sur l’ensemble de l’exercice, Lafargeholcim entend toujours afficher une croissance de ses revenus de 3% à 5%, assortie d’une progression d’au moins 5% de son Ebitda sous-jacent.

DÉCEPTIONS PASSAGÈRES

Les analystes accueillent une performance «faible», «molle», voire «légère» dans le meilleur des cas, assortie d’indications «lacunaires» sur la marche des affaires. Jefferies appelle ainsi la direction à fournir de plus amples détails sur la manière dont elle entend remplir ses objectifs pour l’année en cours. Alliance Bernstein se montre plus conciliant, saluant une croissance trimestrielle inescomptée à périmètre comparable, quand bien même la rentabilité opérationnelle n’a pas suivi.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) prévoit de passer l’éponge sur ce faux pas intermédiaire, pour autant que le groupe saint-gallois parvienne à atteindre les jalons qu’il s’est lui même fixé sur l’ensemble de l’exercice. Les années de galères traversées par Lafargeholcim, associées à des vents désormais favorables sur le front des changes facilitent à présent la concrétisation des objectifs articulés par la direction, note Vontobel.

L’assurance affichée par la direction sur la grande majorité des débouchés du groupe paraît en revanche «optimiste» aux yeux de la banque d’affaires franco-américaine Bryan Garnier. La copie rendue par Lafargeholcim n’est pas de nature à lever les doutes de Davy quant à l’avenir de l’action. Le courtier irlandais déplore une offre de ciment surabondante sur certains marchés et des pressions tarifaires persistantes sur de nombreux autres débouchés.

A la clôture, la nominative Lafargeholcim s’est effritée de 3,1% à 54,62 francs dans un SMI en retrait de 0,38%.

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