La plus vaste crise économique depuis 150 ans, selon la BM

AWP

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Le nombre de pays qui se retrouveront en récession fait de la crise du coronavirus la pire depuis la Grande Dépression des années 1870, indique la Banque mondiale.

L’économie planétaire doit se contracter de 5,2% cette année à cause du nouveau coronavirus, du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais c’est le nombre de pays qui se retrouveront en récession qui fait de cette crise la pire depuis la Grande Dépression des années 1870, a souligné lundi la Banque mondiale

La pandémie de COVID-19 a eu un impact économique «rapide et massif» qui n’a jamais affecté autant de pays depuis 150 ans, et ce, malgré l’aide massive des gouvernements, selon les nouvelles prévisions de l’institution publiées lundi.

«Nous avons assisté à une relance monétaire et budgétaire sans précédent dans les économies avancées, de même que dans les marchés émergents et en développement», a souligné Ceyla Pazarbasioglu, vice-présidente de la division Croissance équitable et Finance, lors d’une conférence téléphonique.

Pour autant, il faudra plus pour une reprise, estime-t-elle. «Il s’agit d’un choc dévastateur dans toutes les économies qui ont besoin d’une action mondiale urgente», a-t-elle ajouté.

«C’est une crise qui devrait laisser des cicatrices pendant longtemps et poser d’immenses défis à l’échelle mondiale».

Extrême pauvreté

La Banque mondiale estime ainsi qu’entre 70 et 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté, effaçant ainsi les progrès réalisés les trois dernières années dans la lutte contre la pauvreté.

Avant cette crise sanitaire, l’institution tablait sur une nouvelle baisse en 2020 de la proportion de la population mondiale vivant avec moins de 1,90 dollar par jour.

La pandémie qui s’est déclenchée en fin d’année dernière en Chine touche la très grande majorité des pays dans le monde.

Elle a fait plus de 400.000 morts selon le recensement des chiffres officiels par l’AFP.

Pour freiner la contamination et surtout éviter que les systèmes de santé ne soient totalement débordés, de nombreux pays ont pris des mesures de confinement qui ont mis leur économie respective à genoux.

Vers une crise financière?

Et si la Banque mondiale prévoit un rebond en 2021, le risque d’une deuxième vague d’infections, en l’absence de vaccin, n’est pas écarté, ce qui pourrait miner la reprise.

Si la Chine, deuxième puissance économique mondiale, est quasiment la seule des grandes économies à afficher de la croissance cette année, le ralentissement est tel qu’il va contrarier la reprise dans les pays en développement, a mis en garde l’institution de Bretton Woods.

Pour les seules économies avancées dont la consommation et l’offre se sont effondrées sous l’effet de la paralysie du secteur des transports, de l’hôtellerie et de la restauration ainsi que des loisirs, la contraction s’élèvera à 7%, estime pour l’heure la Banque mondiale.

Le PIB des marchés émergents et les économies en développement devraient reculer de 2,5%, «la première contraction pour ce groupe de pays depuis au moins soixante ans».

Ayhan Kose, directeur des perspectives de développement, a souligné au cours de la conférence téléphonique, la difficulté de faire des prévisions pour une crise s’apparentant à un désastre naturel.

Aussi l’institution a-t-elle prévu un scénario du pire: en cas de seconde vague de la pandémie ou si les autorités étaient contraintes de reprendre des mesures de confinement, le PIB mondial pourrait alors se contracter de 8%.

«Ces interruptions de l’activité pourraient forcer des entreprises à cesser leur activité et à rembourser leur dette», mettent en garde les auteurs du rapport, alors que l’endettement des entreprises privées étaient déjà un sujet de préoccupation avant la crise sanitaire.

Enfin, quand bien même, la reprise avec un taux de croissance de 4,2% l’année prochaine se matérialisait, «dans de nombreux pays, les profondes récessions provoquées par le COVID-19 devraient peser sur la capacité de croissance pour les années à venir», note le rapport.

La semaine dernière, le président de la Banque Mondiale, David Malpass, avait, lui, déploré le manque d’investissements qui va ralentir la reprise.

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