La pénurie de personnel est sous-estimée, selon HotellerieSuisse

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«Actuellement, les données statistiques ne correspondent pas à la situation de la branche. Il faut trouver de nouvelles solutions pour mieux cerner le problème», explique Andreas Züllig, président d’HotellerieSuisse.

Le manque de personnel qualifié dans l’hôtellerie-restauration est mal reflété par les indicateurs existants, juge HotellerieSuisse. L’association faîtière estime que la pénurie est plus importante que ne le laissent penser les statistiques actuelles.

«Actuellement, les données statistiques ne correspondent pas à la situation de la branche. Il faut donc trouver de nouvelles solutions pour mieux cerner le problème», explique vendredi Andreas Züllig, président d’HotellerieSuisse, cité dans un communiqué.

La faîtière se réfère à une analyse du bureau d’études Bass, qui conclut que les indicateurs actuels sous-estiment l’ampleur de la pénurie. Cette distorsion s’explique surtout par le fait que ces indicateurs se fondent sur le nombre de personnes au chômage dans le secteur, ce qui n’est que partiellement révélateur, estime HotellerieSuisse.

Le taux élevé de chômage «résulte davantage d’une inadéquation entre les compétences offertes et celles demandées, que d’un grand nombre de professionnels disponibles», poursuit le communiqué.

Parmi les dossiers envoyés aux établissements l’année dernière dans le cadre de l’obligation d’annoncer les postes vacants, seuls 4,6% ont abouti à un emploi. HotellerieSuisse souligne que c’est surtout la main-d’oeuvre qualifiée qui fait défaut: sur les 66’005 postes à pourvoir l’année dernière, seuls 9800 concernaient des auxiliaires.

Interventions au Parlement

L’association demande que la situation soit évaluée de manière plus conforme à la réalité, «car la Confédération se fonde sur celle-ci pour prendre des mesures relatives au marché du travail et imposer des obligations aux entreprises.» Elle dit ainsi soutenir le postulat du conseiller national Fabio Regazzi (Centre/TI), qui demande au SECO et à l’OFS d’élaborer «une méthode de calcul réaliste de la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée.»

Pour trouver le personnel adéquat, HotellerieSuisse demande aussi de pouvoir recourir plus facilement à des employés étrangers. Il faudrait par exemple que les personnes qualifiées formées en Suisse puissent y rester pour travailler, sans entraves bureaucratiques. Une motion a été déposée en ce sens au Parlement par le restaurateur et conseiller national Mustafa Atici (PS/BS).

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