La justice new-yorkaise prévient de failles des cryptomonnaies

AWP

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Un rapport met notamment en garde contre la protection limitée des fonds des utilisateurs.

La procureure de l’Etat de New York met en garde les utilisateurs des failles de la plupart des opérateurs de cryptomonnaies en matière de protection des consommateurs, de conflit d’intérêt et de sécurité, selon un rapport publié mardi.

Remplacé depuis par Barbara Underwood, le procureur Eric Schneiderman avait annoncé mi-avril l’envoi d’une demande d’information aux treize plateformes majeures de monnaies virtuelles en vue de mieux informer le public.

La justice new-yorkaise souhaitait ainsi en apprendre davantage sur leur actionnariat, leurs procédures de contrôle interne ou les mesures de protection des données personnelles et de lutte contre le blanchiment.

Selon ses conclusions, les plateformes «variaient de manière importante» dans leur gestion des risques et leurs mesures de protection des consommateurs.

Pour autant, les enquêteurs ont relevé trois sujets de préoccupation revenant régulièrement, notamment la protection limitée des fonds des utilisateurs.

En cas de piratage ou de retrait à l’insu du titulaire du compte, «les consommateurs sont très exposés», affirment les auteurs du rapport.

Ils rappellent qu’il n’existe aucune garantie publique des dépôts, comme c’est le cas dans le système bancaire traditionnel, et soulignent que certaines plateformes n’offrent aucune assurance en cas de piratage.

Les auteurs du rapport pointent également l’omniprésence de conflits d’intérêt potentiels sur plusieurs plateformes de cryptomonnaies.

En effet, plusieurs opérateurs effectuent des échanges pour leur propre compte sur leurs plateformes, dans des volumes importants, portant ainsi une double casquette d’exploitant et d’intervenant, caractéristique du conflit d’intérêt.

De nombreux opérateurs autorisent aussi leurs salariés à procéder à des échanges sur leur propre plateforme.

Troisième difficulté, selon le rapport, la tendance qu’ont beaucoup de plateformes à privilégier les intervenants professionnels, notamment ceux qui utilisent des logiciels automatisés («bots») pour passer leurs ordres.

Une stratégie qui pénalise souvent les utilisateurs particuliers, privés d’une partie de l’information et systématiquement devancés dans leurs ordres par ces professionnels.

Sur la base de ce rapport, Mme Underwood a suggéré mardi aux particuliers de soumettre aux opérateurs une liste de questions avant de s’engager.

Elle a également indiqué que quatre opérateurs n’avaient pas répondu à la demande d’information, arguant du fait qu’ils ne réalisaient aucune transaction dans l’Etat de New York.

Mais ses services ont établi que trois d’entre eux avaient bien exécuté des ordres passés dans les limites de l’Etat, et pourraient s’exposer, dès lors, à des poursuites, selon la procureure. Il s’agit de Binance, Gate.io et Kraken.

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