La déroute des métaux industriels se poursuit

AWP

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Le cuivre, l’aluminium, le plomb, le nickel et le zinc ont reculé, seul l’étain parvenant à rester stable sur la semaine.

Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont repoussé leurs plus bas en plusieurs mois sur la semaine, désarçonnés par le durcissement du conflit commercial sino-américain.

La semaine a été écourtée par un jour férié sur le LME lundi à Londres.

Le cuivre, l’aluminium, le plomb, le nickel et le zinc ont reculé, seul l’étain parvenant à rester stable sur la semaine.

«Les tensions commerciales sont le principal moteur du marché», a résumé Liz Grant, courtière chez Sucden.

La Chine a indiqué vendredi qu’elle allait prendre des mesures de représailles, quelques minutes après l’entrée en vigueur aux Etats-Unis de nouveaux droits de douane punitifs sur certains produits chinois.

A minuit, heure de Washington (04H01 GMT), l’administration américaine a officiellement porté de 10% à 25% les droits de douane sur 200 milliards de dollars d’exportations chinoises vers les États-Unis.

Si la vigueur des deux premières économies mondiales, en particulier celle de la Chine, numéro un des importations de matières premières, venaient à souffrir, la demande de métaux de base devrait en pâtir.

A noter, les prix des métaux ont plutôt réagi en début de semaine, les investisseurs pariant sur la mise en place des droits de douane avant de passer à l’achat vendredi alors que les négociations se poursuivaient à Washington.

Importations chinoises mitigées

«Ceci dit, l’effet sur la demande réelle devrait être limité par les mesures prises par la Chine pour soutenir son économie», ont estimé les analystes de ANZ.

Ce soutien à l’économie explique notamment la résistance des importations chinoises, notent les analystes de Commerzbank.

Tous produits confondus, les importations chinoises ont augmenté de 4% en avril par rapport au même mois l’année précédente, selon les données des douanes chinoises publiées mercredi.

Mais cette vigueur n’a pas particulièrement profité au cuivre. Les importations de cuivre raffiné, coté au LME, ont reculé par rapport à avril 2018.

«La production nationale augmente, donc il y a besoin d’importer moins de produit raffiné», ont expliqué les analystes de Barclays, qui soulignent que les importations de cuivre de tous types, raffiné et minerai, ont augmenté de 6,9% à 405.000 tonnes.

Déficit de nickel et de zinc

Dans ce contexte tendu, les données des groupes de recherche des différents métaux n’ont pas attiré l’attention des investisseurs, même si elles offrent un indice de la tendance à plus long terme de ces marchés.

Le déficit de l’offre de nickel devrait atteindre 84.000 tonnes en 2019, contre 146.000 tonnes l’année précédente, selon les données du Groupe international d’étude du nickel (INSG).

Le zinc devrait pour sa part connaître un déficit de 121.000 tonnes et le plomb un surplus de 71.000 tonnes, selon le groupe d’études de ces deux métaux (ILZSG).

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 6.173 dollars vendredi à 10H40 GMT, contre 6.236,50 dollars le vendredi précédent à 13H40 GMT. Jeudi, elle a atteint son plus bas en plus de trois mois à 6.058,50 dollars.

L’aluminium valait 1.801 dollars la tonne, contre 1.819 dollars. Jeudi, il a sombré à 1.784 dollars, son plus bas niveau en plus de deux ans.

Le plomb valait 1.832 dollars la tonne, contre 1.886,50 dollars. Jeudi, il a coulé à 1.830,50 dollars la tonne, à son plus bas depuis plus de deux ans et demi.

L’étain valait 19.335 dollars la tonne, au même niveau que vendredi dernier à 13H40. Mardi, il a atteint son plus bas en plus de quatre mois à 19.150 dollars.

Le nickel valait 11.980 dollars la tonne, contre 12.335 dollars. Jeudi, il était tombé à 11.730 dollars, à son plus bas depuis plus de trois mois.

Le zinc valait 2.629 dollars la tonne, contre 2.793,50 dollars. Jeudi, il avait sombré à 2.603 dollars, son plus bas depuis deux mois et demi.

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