La COP28 appelle les compagnies pétro-gazières à réduire leurs émissions

AWP

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Pour le président de la prochaine conférence climatique de l’ONU, Sultan al-Jaber, l’industrie pétrolière et gazière doit «décarboner de toute urgence ses opérations».

Le président émirati de la COP28, Sultan al-Jaber, a lancé un appel jeudi à Vienne aux compagnies pétro-gazières, notamment nationales, pour qu’elles s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, tant que le monde consomme des énergies fossiles.

Pour le président de la prochaine conférence climatique de l’ONU en novembre-décembre à Dubaï, l’industrie pétrolière et gazière doit «décarboner de toute urgence ses opérations».

Elle doit «prendre des mesures collectives pour éliminer les émissions opérationnelles» de gaz à effet de serre (dites de «scopes» 1 et 2), a déclaré M. al-Jaber, chargé de coordonner et d’influencer les négociations sans être décisionnaire lui-même.

Ces émissions représentent 15 à 20% de l’empreinte carbone des entreprises concernées, la grande majorité venant de la combustion elle-même des produits comme l’essence ou le gaz.

«L’ensemble de l’industrie - les majors internationales et les compagnies nationales - doit s’aligner pour atteindre le zéro net d’ici 2050 ou avant», a déclaré M. al-Jaber, qui a aussi la casquette de PDG de la compagnie nationale émiratie ADNOC, lors d’un séminaire de l’Opep, le cartel des pays producteurs de pétrole.

Son appel vise nommément les compagnies nationales (les «NOC» en anglais), qui sont détenues tout ou en partie par des Etats, comme dans les pays du Golfe, en Chine, en Iran, et qui sont les moins disantes en termes d’objectifs climatiques.

Les majors privées occidentales comme Shell, BP et TotalEnergies ont en général déjà des objectifs de réduction des gaz à effet de serre, et ne représentent «que» 15% de la production mondiale de pétrole et de gaz. Les compagnies nationales comptent en revanche pour au moins la moitié de la production pétro-gazière mondiale.

«Deuxièmement, nous devons accélérer un engagement à l’échelle de l’industrie pour atteindre des émissions de méthane proches de zéro d’ici 2030», a-t-il ajouté à propos de l’autre grand gaz à effet de serre après le CO2, qui est la molécule du gaz naturel et s’échappe en de grands volumes des champs gaziers et des gazoducs. «Si nous faisons cela, cela prend en charge une proportion massive des émissions» opérationnelles du secteur.

«Troisièmement, nous devons surveiller, mesurer et valider les progrès à chaque étape du processus», a-t-il ajouté.

Sultan al-Jaber souligne, selon son antienne, que «la demande d’énergie ne fera qu’augmenter, car un demi-milliard de personnes supplémentaires rejoindront notre planète».

«Par conséquent, le défi critique de ce siècle est de réduire considérablement les émissions, tout en maintenant un développement durable robuste», répète le président de la COP28, qui mise sur les technologies encore immatures de captage du carbone pour réduire les émissions liées aux hydrocarbures.

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