La BNS table sur une croissance entre 1,5 et 2% l’an prochain

AWP

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Le rebond attendu reflètera pour l’essentiel l’apport des grandes manifestations sportives, sans impact réel sur la conjoncture.

La croissance de l’économie suisse devrait quelque peu s’accélérer l’an prochain, anticipent jeudi la Banque nationale Suisse (BNS) et le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). Mais le rebond attendu reflètera pour l’essentiel l’apport des grandes manifestations sportives, sans impact réel sur la conjoncture.

Tablant sur une expansion du produit intérieur brut (PIB) d’environ 1% cette année, l’institut d’émission prévoit ainsi une valeur comprise entre 1,5 et 2% en 2020. Si l’expansion plus marquée pour l’année prochaine reflète en particulier le raffermissement progressif attendu de la conjoncture mondiale, l’économie suisse tirera une nouvelle fois profit de l’effet particulier des revenus générés par les grands événements sportifs internationaux, soit notamment les Jeux Olympiques ainsi que le Championnat d’Europe de football.

Selon la BNS, ceux-ci devraient ajouter près d’un demi-point au taux de croissance. Le Seco anticipe pour sa part une croissance de 1,7% l’an prochain, une valeur identique à celle prévue en septembre dernier. Pour 2021, les services du conseiller fédéral Guy Parmelin tablent sur une progression de 1,2%.

Les experts du Seco nuancent cependant eux-aussi leurs attentes en matière de croissance. «Tant son accélération en 2020 que son ralentissement en 2021 s’expliquent toutefois par l’effet de grandes manifestations sportives, qui ont peu d’influence sur la conjoncture», écrivent-ils. La dynamique conjoncturelle de base devrait être sensiblement la même en 2020 qu’en 2019, avant de regagner quelque peu en vigueur en 2021.

Tensions commerciales

Ces derniers mois, les tensions commerciales et les incertitudes politiques au niveau international ont pesé sur la conjoncture mondiale, observe la BNS. De ce fait, la croissance économique globale s’est de nouveau révélée légèrement inférieure à la moyenne. Dans de nombreux pays, la production industrielle a affiché une évolution modérée, accompagnée d’un repli des dépenses d’investissement et d’un faible dynamisme des échanges mondiaux de biens.

Et dans le contexte général d’un faible renchérissement, plusieurs banques centrales ont assoupli leur politique monétaire cet automne. Ces assouplissements laissent présager que l’actuelle phase de bas niveau des taux d’intérêts va se prolonger, constate la banque centrale.

Les économistes du centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich ont aussi fait part de quelques ajustements à leurs prévisions de croissance pour la Suisse, dans un contexte de ralentissement de la conjoncture mondiale, notamment en Allemagne, premier client des exportateurs helvétiques. S’ils ont maintenu à 0,9% leur attente pour cette année, ils ont légèrement réduit leur projection pour 2020 à 1,8%, contre +1,9% en octobre.

Maintenant son scénario de base pour l’économie mondiale, les prévisionnistes de la BNS attendent à court terme «une dynamique conjoncturelle toujours modérée». Les mesures d’assouplissement monétaire devraient contribuer à une reprise à moyen terme de la conjoncture, et partant, de l’inflation.

Prix stables

Pour les trimestres à venir, la banque centrale anticipe une inflation conditionnelle légèrement plus faible que celle attendue en septembre. A plus long terme, la prévision en la matière reste quasiment identique. Pour cette année, la BNS table sur un renchérissement de 0,4%, une valeur inchangée au regard du dernier examen de la situation économique et monétaire, puis de 0,1% l’an prochain (0,2% en septembre) et 0,5% (0,6%) en 2021.

La prévision d’inflation conditionnelle repose sur l’hypothèse d’un taux directeur de la BNS maintenu constant à -0,75% pendant les trois prochaines années.

Dans son évaluation, l’institut d’émission note cependant que les risques de révision à la baisse des perspectives pour l’économie mondiale tendent toujours à l’emporter, du fait notamment des tensions commerciales. D’autre part, la BNS ne peut exclure que la faiblesse persistante de l’industrie se propage à l’ensemble de l’activité économique.

Pour mémoire, le garant de la stabilité monétaire avait révisé en septembre dernier sa prévision de croissance de l’économie helvétique à une valeur entre 0,5 et 1%, contre encore 1,5% en juin.

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