La BNS a acheté peu de devises en 2018

AWP

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La somme de 2,3 milliards de francs est faible par rapport à 2015 et 2016. L’institut d’émission avait acquis des devises pour un total de 86,1 milliards, puis pour 67,1 milliards et encore 48,2 milliards en 2017.

La Banque nationale suisse (BNS) est peu intervenue sur les marchés des changes en 2018. Elle n’a acquis des devises que pour un montant de 2,3 milliards de francs, très loin des montants des années précédentes, révèle son rapport de gestion publié jeudi.

La somme de 2,3 milliards de francs est faible par rapport à 2015 et 2016, quand la BNS était intervenue en masse pour déprécier le franc afin de soutenir l’industrie d’exportation, après l’abandon du taux plancher face à l’euro décidé en janvier 2015.

Cette année-là, l’institut d’émission avait ainsi acquis des devises pour un total de 86,1 milliards, puis pour 67,1 milliards en 2016 et encore 48,2 milliards en 2017. Même en 2014, avant le renoncement au taux plancher, elle en avait acheté pour 25,8 milliards.

Par ailleurs, le rapport 2018 révèle que la BNS disposait en fin d’année d’actifs à hauteur de 817 milliards de francs, un recul de 26 milliards (-3,4%) par rapport à 2017. Cette baisse résulte de moins-values sur les positions en monnaies étrangères et sur l’or.

Au total, les réserves monétaires s’établissaient à 776 milliards de francs. Le rendement dégagé sur les réserves monétaires à été négatif à hauteur de -2,1%, soit -0,6% pour l’or et -2,2% pour les réserves de devises.

La part des actions dans les réserves de devises se montait à 19%. La BNS suit une approche «aussi neutre que possible» dans ses placements et veille à une large diversification.

Fin 2018, le franc était plus fort qu’en début d’année par rapport à l’euro, tandis qu’il s’inscrivait pratiquement au même niveau face au dollar (autour de 1,13 franc pour 1 euro et de 0,99 franc pour 1 dollar).

L’encours des billets de banque en circulation a atteint 79 milliards de francs (+3,3% sur un an). Cette hausse est nettement moins forte que celle de 5,9% enregistrée entre 2016 et 2017.

Progrès à réaliser

La BNS relève par ailleurs que Crédit Suisse et UBS ont pris, depuis le début de la crise financière il y a dix ans, «de nombreuses mesures allant dans le sens de la réglementation ‘too big to fail’» (TBTF/banques présentant un risque systémique).

Cependant, les deux grandes banques ne remplissaient pas encore entièrement les exigences en matière de ratio de levier, estime la BNS. Il convient selon elle de continuer à réduire les dépendances financières et opérationnelles internes. La réglementation TBTF n’est pas encore mise en oeuvre intégralement.

Début mars, la BNS avait fait état d’une perte de 14,9 milliards de francs sur l’année 2018, douze mois après le bénéfice record de 54,4 milliards de francs de 2017. Ces chiffres rouges reflétaient un débours de quelque 16,3 milliards sur les positions en monnaies étrangères que détient l’institut d’émission. Le versement de 2 milliards à la Confédération et aux cantons n’est pas remis en cause par cette perte.

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