La BCE risque d’abaisser ses prévisions de croissance

AWP

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«La croissance à court terme sera probablement réduite dans nos prévisions publiées en mars», a déclaré François Villeroy de Galhau.

La Banque centrale européenne devrait raboter sa prévision de croissance pour 2019, bien qu’il soit trop tôt pour en tirer les conséquences en reportant la première hausse de taux, ont estimé deux banquiers centraux vendredi.

«La croissance à court terme sera probablement réduite dans nos prévisions publiées en mars», a déclaré vendredi François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre du directoire de la BCE, à Bloomberg TV, en marge du forum économique mondial de Davos.

L’institution table sur une croissance du PIB de 1,7% en zone euro pour l’année 2019, selon sa prévision livrée en décembre dernier.

Mais son président Mario Draghi a souligné jeudi que les risques sur la croissance avaient augmenté en zone euro, témoignant d’un pessimisme accru. Un panel d’économistes sondé par la BCE a par ailleurs abaissé vendredi à 1,5% son pronostic de croissance en zone euro pour cette année, contre 1,8% à l’automne.

Egalement interrogé par Bloomberg TV à Davos, Benoit Coeuré, membre du directoire de la BCE, a exprimé la «surprise» de l’institution face à l’ampleur du coup de mou conjoncturel en zone euro, lequel nécessite un temps d’analyse avant de réagir.

C’est pourquoi «il est trop tôt pour discuter» d’un éventuel relèvement des taux directeurs cette année, a-t-il ajouté.

L’institution gardienne de l’euro a répété jeudi que ses taux, actuellement au plus bas, ne bougeront pas «jusqu’à l’été 2019 au moins», avant ce qui serait le premier tour de vis monétaire depuis juillet 2011, une action risquée si l’économie patine.

«Nous pourrions étendre» cet horizon, a ajouté M. Coeuré, sans dire à quel moment la BCE pourrait faire une telle annonce. Les investisseurs voient cependant déjà plus loin et le marché n’anticipe pas de resserrement du crédit avant 2020.

Les deux banquiers centraux français figurent chacun en bonne place dans la course à la succession de Mario Draghi, lorsqu’il quittera ses fonctions fin octobre.

Interrogé sur son intérêt pour ce poste, M. Coeuré a laconiquement répondu: «Qui ne le serait pas ?». François Villeroy de Galhau a rappelé que la nomination dépendait du «Conseil européen», pour un verdict aux accents politiques attendu au cours de l’été.

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