La Banque du Japon opte pour le statu quo monétaire

AWP

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La BoJ avait déjà indiqué en avril qu’elle entendait rester sur sa ligne accommodante pendant encore au moins un an. Elle a réitéré cette intention aujourd'hui.

La Banque du Japon (BoJ) a annoncé jeudi maintenir les dispositions de sa politique monétaire ultra-souple, une décision sans surprise, sur fond de conjoncture internationale dégradée et de faiblesse de l’inflation japonaise.

La BoJ, dont la politique visant à atteindre une cible d’inflation bouge peu depuis des années, se démarque de ses homologues des Etats-Unis ou d’Europe qui donnent l’impression d’agir avec davantage d’agilité. Elles avaient commencé à donner un tour de vis monétaire mais ont laissé entendre ces derniers jours qu’elles pourraient réajuster en sens inverse pour s’adapter aux circonstances, dans un contexte de tensions commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires.

La banque centrale japonaise avait déjà indiqué en avril qu’elle entendait rester sur sa ligne accommodante pendant encore au moins un an. Elle a réitéré cette intention dans son communiqué de jeudi.

«La Banque continuera sa politique d’assouplissement qualitatif et quantitatif (QQE) dans le but d’atteindre une inflation de 2% aussi longtemps que cela sera nécessaire pour que cet objectif, une fois atteint, dure», a-t-elle encore écrit.

Reste à savoir si elle a la possibilité de stimuler davantage l’économie, alors que les mesures parfois non conventionnelles jusqu’à présent prises n’ont pas suffi. Les économistes vont guetter les propos du gouverneur, Haruhiko Kuroda, lors d’un point de presse dans l’après-midi, mais d’ores et déjà d’aucuns pensent qu’elle pourrait faire un geste supplémentaire dès juillet.

Elle reconnaît que sa cible des 2%, fixée d’un commun accord en 2013 avec le gouvernement, est encore loin d’être atteinte. Les prix augmentent pour le moment «à un rythme qui se situe dans une fourchette de +0,5 à +1,0%».

Néanmoins, la BoJ brosse encore ce mois-ci un tableau relativement optimiste de la situation du Japon, troisième puissance économique mondiale derrière les Etats-Unis et la Chine.

«L’économie japonaise croît modérément, avec un cycle vertueux de revenus et dépenses, bien que les exportations et la production aient été affectés par un ralentissement d’activité à l’étranger». Et selon elle, la tendance somme toute positive va se maintenir, soulignant le rôle joué par «des conditions financières accommodantes et les dépenses du gouvernement».

L’institut d’émission reconnaît que des risques existent, notamment du fait de la politique économique américaine, des mouvements protectionnistes, des effets sur certains secteur de l’évolution des économies émergentes comme la Chine et de la sortie, programmée mais laborieuse, de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (Brexit).

«Il est nécessaire d’être extrêmement vigilant face à l’impact de ces risques sur le moral des entreprises et foyers japonais», souligne l’institution.

Dans l’immédiat, comme actes concrets, la BOJ va continuer de racheter des actifs pour un montant annuel de l’ordre de 80.000 milliards de yens (640 milliards d’euros), le but étant que le taux des obligations d’Etat à 10 ans oscille autour de 0%. Les taux négatifs (-0,1%) sur certains dépôts de banques sont également maintenus.

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