L’or a rebondi en milieu de semaine, après avoir chuté les premiers jours, restant ainsi stable par rapport au vendredi précédent.

Les autres métaux précieux se sont inscrits en baisse sur la semaine, l’argent et le platine suivant le même mouvement que le métal jaune sans toutefois parvenir à retrouver leur niveau d’il y a sept jours.

L’or est tombé mardi à 1.237,95 dollars l’once, un plus bas depuis décembre, avant de rebondir, aidé par l’«affaiblissement du dollar», selon Lukmna Otunuga, analyste pour FXTM.

Les matières premières étant libellées en dollars, un affaiblissement du billet vert les rend moins onéreuses pour les acheteurs utilisant d’autres devises, ce qui stimule la demande.

Comme c’était déjà le cas les semaines précédentes, le métal précieux n’a pas réagi aux tensions commerciales alors que dans la nuit de jeudi à vendredi, les droits de douane annoncés il y a quelques semaines par les Etats-Unis sur un total de 34 milliards de dollars d’importations chinoises, dont des automobiles, des disques durs ou encore des composants d’avions, sont entrés en vigueur. Ce à quoi la Chine a répliqué en annonçant l’instauration de mesures de rétorsion.

«L’or pourrait même ne pas profiter du tout d’une guerre commerciale car les prix aux Etats-Unis augmenteront probablement en cas d’escalade, à cause des droits de douane», ont expliqué les analystes de Commerzbank.

«Dans ce cas, la Réserve fédérale américaine répondra vraisemblablement en augmentant les taux d’intérêt», ce qui aura pour effet de faire grimper la valeur du dollar et de réduire la demande d’or, ont-ils poursuivi.

Néanmoins, selon les analystes d’UniCredit, au contraire, «l’escalade protectionniste et les menaces qui pèsent sur le marché des actions pourraient raviver la demande d’or en tant que valeur refuge» et créer de la volatilité durant le troisième trimestre.

L’argent a suivi la même trajectoire que l’or, avec un plus bas depuis décembre touché dès le lundi, à 15,77 dollars l’once.

Le platine, de son côté, a chuté brutalement en début de semaine, tombant mardi à 797,48 dollars l’once, un niveau inédit depuis presque dix ans, avant de se ressaisir tout aussi soudainement.

Pour expliquer cette reprise, les analystes de Commerzbank ont mis en avant «les ventes de véhicules solides aux Etats-Unis en juin», alors que le secteur représente environ 40% de la demande de métal, selon le Conseil mondial du platine.

Selon les statistiques du cabinet Autodata, les ventes exprimées en rythme annuel corrigé des variations saisonnières ont atteint 17,47 millions de véhicules en juin, soit une hausse de 4,6% sur juin 2017.

Le métal évolue à des niveaux historiquement bas depuis plusieurs années, pénalisé en grande partie par les révélations autour des moteurs diesel truqués. Le platine est en effet très utilisé dans les catalyseurs de ce type de véhicule, dont les ventes ont fortement reculé depuis l’éclatement du scandale.

Le palladium, utilisé pour les moteurs de véhicules à essence, a, lui, peu évolué sur la semaine.

Les analystes se sont également félicités que la chancelière allemande, Angela Merkel, se soit dite «prête» à négocier une baisse généralisée des taxes sur l’automobile, répondant à une proposition faite par Washington aux constructeurs allemands afin d’éviter l’instauration de taxes américaines sur les véhicules européens importés.

Sur le London Bullion Market, l’once d’or valait 1.255,98 dollars vendredi vers 13H00, contre 1251,06 dollars le vendredi précédent vers 14H40 GMT.

L’once d’argent valait 16,01 dollars, contre 16,16 dollars il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l’once de platine s’échangeait à 837,86 dollars, contre 852,41 dollars sept jours plus tôt.

L’once de palladium valait pour sa part 944,29 dollars, contre 954,79 dollars à la fin de la semaine précédente.