L’Opep table sur un rééquilibrage du pétrole grâce à la chute de la production US

AWP

1 minute de lecture

«Les ajustements rapides de la production face aux actuels déséquilibres profonds du marché pétrolier mondial ont déjà commencé à montrer des effets positifs», estime l’Organisation.

L’Opep estime que le rééquilibrage du marché pétrolier va s’accélérer au cours des prochains trimestres après la chute des cours causée par la pandémie de COVID-19, à la faveur d’une forte baisse de la production américaine.

«Les ajustements rapides de la production face aux actuels déséquilibres profonds du marché pétrolier mondial ont déjà commencé à montrer des effets positifs, avec un rééquilibrage qui devrait s’accélérer au cours des prochains trimestres», estime l’Organisation des pays exportateurs de pétrole dans son rapport mensuel.

Le marché du pétrole a plongé depuis plusieurs semaines en raison des restrictions mises en place à travers le monde pour enrayer la propagation du nouveau coronavirus, qui affectent la demande pour les transports ou l’industrie.

L’Opep a d’ailleurs encore revu à la baisse de 2,23 millions de barils par jour (mbj) sa prévision de demande pour cette année. Elle est ainsi désormais attendue en chute de 9,07 mbj en 2020 à 90,6 mbj, avec une contraction concentrée sur le deuxième trimestre et les pays développés d’Europe et d’Amérique.

L’Opep, qui a fini par s’entendre avec son partenaire russe pour limiter son offre, estime aussi désormais que la production de pétrole des pays extérieurs au cartel devrait décliner cette année bien plus qu’anticipé jusqu’alors, notamment aux Etats-Unis.

«Pour 2020, l’offre de pétrole non-Opep est révisée à la baisse de presque 2 millions de barils par jour (mbj) par rapport à la projection précédente, et il est maintenant prévu qu’elle décline de 3,5 mbj», indique l’organisation.

Cette nouvelle prévision prend en compte les baisses de production annoncées, y compris par les grandes compagnies pétrolières, face au déclin de la demande mondiale, à la chute des cours du brut ou encore au manque de capacités de stockage.

C’est particulièrement le cas aux Etats-Unis, où l’Opep revoit à la baisse de 1,3 mbj sa prévision pour cette année, anticipant désormais un déclin de 1,4 mbj.

La crise sanitaire met ainsi un coup d’arrêt spectaculaire au boom de la production des pétroles de schiste américains ces dernières années.

L’Opep et ses principaux partenaires se sont pour leur part accordés le 12 avril sur une réduction de leur production de 9,7 mbj sur deux mois, une mesure exceptionnelle qui est entrée en vigueur le 1er mai.

En avril, avant la mise en place de ces mesures, la production de l’Opep avait bondi de 1,798 million de barils par jour, selon des sources indirectes citées dans le rapport.

C’est l’Arabie saoudite, chef de file du cartel qui s’était engagé dans une guerre des prix avec son partenaire russe, qui a largement ouvert les vannes avec une augmentation de 1,553 mbj de sa production.

A lire aussi...