L’inflation a réduit le pouvoir d’achat des salariés en 2018

AWP

1 minute de lecture

L’OFS a relevé que la hausse des salaires nominaux est inférieure à 1% depuis 2010. Tenant compte de l’inflation, le pouvoir d’achat des salariés a reculé de 0,4% en 2018.

Les salaires en Suisse ont progressé de 0,5% en 2018 sur un an, selon les calculs de l’Office fédéral de la statistique (OFS). Cette hausse n’a toutefois pas suffi à compenser l’inflation estimée à 0,9% sur la même période.

Dans son rapport périodique publié mardi, l’OFS a relevé que la hausse des salaires nominaux est inférieure à 1% depuis 2010. Tenant compte de l’inflation, le pouvoir d’achat des salariés a reculé de 0,4% en 2018, contre 0,1% en 2017.

La progression des salaires nominaux (compte non tenu de l’inflation) est contrastée selon les secteurs. Dans le secondaire, une hausse globale de 0,3% a été observée. Les employés de la branche des industries chimiques, de la pharmacie, de la cokéfaction et du raffinage s’en sont mieux sortis (+1,7%) que ceux de l’industrie du bois et papier (-0,4%), de l’électronique et de l’horlogerie (-0,3%).

Dans le tertiaire, les salaires ont augmenté de +0,5%, soit autant que pour l’ensemble de l’économie. Les gagnants sont les salariés du secteur des services financiers (+1,7%), suivis par ceux de l’édition, de l’audiovisuel et des télécommunications (+1,4%). A l’inverse, les employés des services scientifiques et techniques ainsi que des services postaux, de messagerie et express ont dû faire face à des pertes de salaire de 0,1 %.

«évolution inquiétante»

Pour le demi-million de travailleurs affiliés aux principales conventions collectives de travail (CCT), l’augmentation de salaire nominal s’est négociée à 0,3% en 2018. Réagissant sur son site internet à la publication du rapport de l’OFS, l’Union syndicale suisse a jugé l’évolution «plus qu’inquiétante», dans le contexte d’une économie en plein essor.

Selon l’USS, l’intransigeance des employeurs dans le cadre des négociations salariales est inacceptable. Et la centrale syndicale d’exiger des «hausses substantielles» en matière de rémunérations, alors que les budgets des ménages sont déjà bien plombés par les loyers et les primes-maladie en hausse constante.

L’USS reconnaît certes une tendance plus favorable pour les salaires négociés dans le cadre de CCT, mais les augmentations se révèlent toujours insuffisantes. «Dans les faits, seul 0,3% de la hausse nominale a été accordé de manière générale et 0,6% individuellement. Et lorsque les salaires sont augmentés de manière individuelle, ce sont en général les hauts revenus qui en bénéficient», écrit l’USS.

A lire aussi...