L’inflation poursuit sa décrue en juillet

AWP

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En juillet, l’indice des prix à la consommation s’est établi à 106,2 points, en baisse de 0,1% comparé au mois précédent, a annoncé jeudi l’Office fédéral de la statistique (OFS).

L’inflation a poursuivi sa lente décrue en Suisse au mois de juillet, notamment grâce au reflux des tarifs pour les produits importés. Les prix devraient cependant connaître prochainement une accélération, en raison de la hausse attendue des loyers. La Banque nationale suisse devrait de ce fait rester en embuscade.

En juillet, l’indice des prix à la consommation s’est établi à 106,2 points, en baisse de 0,1% comparé au mois précédent, a annoncé jeudi l’Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué.

Sur un an, l’inflation a par contre progressé de 1,6%, après 1,7% en juin, 2,2% en mai et 2,6% en avril. Il faut remonter à janvier 2022 pour retrouver ce niveau. Alors que les tarifs des produits locaux ont augmenté de 2,3%, ceux des produits importés ont reflué de 0,6% pendant le mois sous revue.

Cette évolution, autant annuelle que mensuelle, est conforme aux prévisions des économistes consultés par l’agence AWP.

Au niveau des groupes de produits, des tendances contradictoires se dessinent cependant. Alors que la chute des tarifs des produits pétroliers (-21,7%) a continué à pousser les prix vers le bas - l’essence et le mazout baissant respectivement de 19,9% et 29,8% sur un an - l’alimentation (+5,3%) et le groupe logement-énergie (+2,7%) ont augmenté.

Les produits frais saisonniers ont ainsi vu leurs prix monter de 4,3%. L’indice immobilier Swiss Real Estate Offer, publié jeudi par SMG Swiss Marketplace Group et le cabinet de conseil immobilier Cifi, a pour sa part relevé une hausse des loyers en juillet, tout autant en comparaison mensuelle (+0,7%) qu’annuelle (+3,8%).

Si l’inflation ralentit en comparaison annuelle et rentre dans l’objectif ciblé par la Banque nationale suisse (BNS)- une hausse des prix entre 0% et 2% - il en est tout autre sur une base de comparaison à deux ans, soit avant l’éclatement de la guerre en Ukraine et la flambée des prix.

La BNS pourrait encore agir en septembre

«En rythme annualisé depuis juillet 2021, l’inflation est en hausse de 2,5% et donc reste sur une tendance de moyen-terme supérieure aux 2% ciblés» par la BNS, avertit Arthur Jurus, directeur des investissements à la banque privée Oddo BHF Suisse.

Ce dernier reste également prudent pour la suite, «en raison des loyers qui seront révisés à la hausse au quatrième trimestre». Comme l’institut d’émission suisse s’attend à une inflation en moyenne à 2,2% en 2023 et 2024, il devrait probablement encore augmenter en septembre son taux directeur de 25 points de base à 2%, a ajouté M. Jurus.

Les analystes de Capital Economics sont eux aussi sur la défensive, estimant que l’inflation «ne devrait pas beaucoup plus ralentir cette année». Même si les prix ont renoué avec l’objectif de stabilité défendu par la BNS, cette dernière devrait effectuer en septembre un dernier resserrement de 25 points de base, ont-ils souligné dans un commentaire. Face à un nouveau ralentissement de l’inflation anticipé en 2024, la banque centrale helvétique pourrait dès lors abaisser son taux directeur à partir de mars.

La majorité des économistes table cette année sur un taux d’inflation moyen entre 2,1% et 2,5%. En 2024, l’accélération des prix devrait s’essouffler avec des prévisions entre 1,2% et 2,2%.

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