L’euro restituait vendredi une bonne partie de ses gains de la veille, plombé par une activité économique en berne, qui pousse les marchés à anticiper des baisses de taux de la Banque centrale européenne (BCE).

Vers 19H30 GMT, la devise européenne perdait 0,94% face au billet vert, à 1,0890 dollar, et chutait de 0,27% face à la livre, à 85,87 pence.

Le recul de l’activité du secteur privé s’est encore accéléré en décembre dans la zone euro, plombé en particulier par la France, selon l’indice PMI Flash publié vendredi par S&P Global, qui a baissé à 47 contre 47,6 en novembre.

Ces données «pointent vers une aggravation de la récession et un ralentissement du marché du travail», notent les experts de Capital Economics.

De quoi renforcer les prédictions du marché de baisses de taux de la BCE l’année prochaine, malgré le ton offensif de l’institution monétaire européenne la veille.

Sa présidente Christine Lagarde a ainsi affirmé jeudi que la BCE «n’avait pas discuté du tout de baisses de taux» lors de sa réunion.

Ces déclarations avaient contribué à doper la monnaie unique face au dollar, car la Réserve fédérale américaine envisage ouvertement de son côté plusieurs baisses de taux en 2024.

Malgré ce rebond du dollar --le Dollar Index qui compare le billet vert à un panier de monnaies, remontant de 0,63% à 102,59 points-- Shaun Osborne de Scotiabank pense que «des pertes sont encore probables» pour le billet vert.

«L’humeur du dollar en a pris un coup avec le virage accommodant de la Fed et l’accélération de la prise en compte des baisses des taux d’intérêt de la Fed en 2024», a indiqué l’analyste.

Il ne voit «pas d’empêchement technique à ce que la devise perde encore de l’allure», a-t-il ajouté.

La livre poursuivait quant-à-elle sa progression face au billet vert, en hausse de 0,67% à 1,2682 dollar.

Jeudi, elle avait atteint 1,2794 dollar pour une livre, un plus haut depuis août.

Au Royaume-Uni, l’activité du secteur privé est remontée en décembre: l’indice PMI Flash composite de décembre a légèrement augmenté, à 51,7 (contre 50,7 en novembre), un plus haut depuis six mois.

«L’activité économique qui semble s’accélérer à l’approche de la fin de l’année», couplée à un inflation persistante, «justifie la position de la Banque d’Angleterre de maintenir des taux d’intérêt +élevés et pour longtemps+», estime Matthew Ryan, analyste chez Ebury.

Jeudi, la banque centrale britannique a maintenu ses taux inchangés, insistant sur la nécessité d’une politique monétaire «suffisamment restrictive pour suffisamment longtemps».