L’économie suisse a connu une croissance soutenue en 2018

AWP

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L’Office fédéral de la statistique est plus optimiste que le Seco en annonçant une progression de 2,8% du PIB.

Le produit intérieur brut (PIB) de la Suisse a augmenté de 2,8% l’année dernière, soutenu par une reprise de la contribution du commerce extérieur et une impulsion de l’industrie manufacturière, selon l’OFS. La productivité du travail a, elle, progressé de 2,4%, la plus forte hausse depuis 2010.

Les premières estimations de l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiées mardi se montrent plus optimistes que celles du Secrétariat d’Etat à l’Economie. Le Seco avait indiqué en début d’année que le PIB avait progressé de 2,5% en 2018, après 1,6% en 2017.

D’après l’OFS, le revenu national brut (RNB) à prix courants a lui progressé de 5,0% l’an dernier.

La productivité totale du travail a augmenté de 2,4% en 2018 dans le pays. «Ce résultat est imputable non seulement à la vigueur de la production suisse, mais également à une relative stabilité de l’évolution du nombre d’heures effectivement travaillées (+0,4%)», souligne l’OFS.

Cette hausse de la productivité, la plus forte depuis 2010, confirme la tendance observée déjà en 2017, en dépassant pour la deuxième année consécutive les 2% de croissance.

Après quatre années de forte croissance, les investissements ont augmenté modérément (+1,1%), dû notamment à la baisse des investissements en recherche et développement. A +1,2%, la croissance dans la construction s’est quasiment inscrite en ligne avec celle de 2017 (+1,5%).

De leur côté, les dépenses de consommation finale des ménages et des institutions sans but lucratif au service des ménages ont progressé modérément de 1,0% (2017: +1,2%). «Le climat de consommation a légèrement fléchi durant l’année», selon l’OFS.

Forte hausse du commerce extérieur

Sans prendre en compte l’or non monétaire, le solde de la balance des biens et services a augmenté de 17,3% en 2018. Cette accélération est justifiée par une forte croissance du solde de la balance des services (+31,3%) après une baisse enregistrée en 2017 (- 5,4%). L’évolution de ce solde est due à la hausse des exportations de services mais surtout à la baisse des importations de services.

Le solde de la balance des biens (sans l’or non monétaire) a augmenté de 11,9%, continuant sur sa lancée de 2017 (+10,8%). Cette croissance est due au dynamisme plus marqué des exportations par rapport à celui des importations (respectivement +7,1% et +5,7%).

La hausse des exportations provient notamment du négoce de matières premières, des industries chimique et pharmaceutique, des instruments de précision, de l’horlogerie et de la bijouterie.

Après le contrecoup de l’abandon du taux plancher en 2015, la valeur ajoutée dans l’industrie manufacturière a poursuivi son expansion (+3,9%) après les premiers effets observés en 2016 (+3,7%).

A l’exception du commerce et des assurances, les prestataires de services ont bénéficié de la conjoncture favorable et ont enregistré des croissances soutenues de leur valeur ajoutée.

Suite à la tenue d’importants évènements sportifs internationaux (Coupe du monde de football et Jeux olympiques d’hiver), la branche des «Arts, spectacles, activités récréatives» a crû d’un quart.

L’institution a aussi procédé à une révision des résultats 2016 et 2017, entraînant une correction à la hausse de la croissance du PIB de respectivement 0,1 point de pourcentage à 1,7% en 2016 et de 0,2 point de pourcentage à 1,8% en 2017.

Si le commerce mondial a fleuri l’an dernier et a pu soutenir l’économie suisse, les prévisions pour cette année semblent plus noires, sur fond de guerre commerciale américano-chinoise et de possible récession en Allemagne, première destination des exportations suisses.

Le Seco table pour 2019 sur une hausse du PIB de 1,2%. Les pronostics des économistes d’UBS, Credit Suisse ou du KOF entrent dans une fourchette entre 1,1% et 1,6%.

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