Kudelski subit une lourde perte sur fond de restructuration

AWP

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Le résultat semestriel négatif annoncé par le groupe d’André Kudelski est plus important que les prévisions les plus pessimistes.

La mue de Kudelski ne s'effectue pas sans vents contraires. Le groupe technologique vaudois a essuyé une lourde perte au premier semestre, due notamment à sa restructuration, et a vu son chiffre d'affaires se contracter plus nettement que prévu. Les affaires devraient s'améliorer ces prochains mois.

«Le semestre n'a pas été facile», a déclaré mercredi le patron de l'entreprise, André Kudelski. Les défis sont nombreux dans le nouvel environnement numérique. «Mais la bonne nouvelle est que la dynamique s'annonce plus positive pour le second semestre», a-t-il précisé à AWP.

Le groupe a subi une perte nette de 36,5 millions de dollars, plus prononcée que les prévisions les plus pessimistes. Le résultat opérationnel est dans le rouge à hauteur de 30,2 millions de dollars (+7,5 millions au premier semestre 2017). Quant au chiffre d'affaires, il a chuté de 10,3%, à 446 millions.

L'essentiel de la perte est due aux coûts de restructuration, qui ont pesé à hauteur de 28 millions. Le reste s'explique en particulier par «une saisonnalité accrue», notamment dans Skidata, la division Accès public du groupe (systèmes d'accès aux remontées mécaniques et parkings, par exemple), qui a vu ses recettes baisser de 3,3%.

Kudelski a aussi subi «des aléas» en Asie et dans les pays émergents, où ses activités dans le secteur des solutions sécurisées pour la télévision ont connu un ralentissement passager.

L'objectif du groupe est de se recentrer davantage vers des activités à forte valeur ajoutée. Kudelski déploie des efforts soutenus dans la cybersécurité et l'internet des objets (IoT) pour s'ouvrir de nouveaux horizons avec le déclin des affaires dans la télévision numérique, domaine dans lequel il a essuyé un recul de 16% de ses ventes semestrielles.

Dans la cybersécurité, «le groupe développe et commercialise par exemple à l'intention des entreprises un système de protection des données sous la forme d'une enclave, sorte de coffre-fort interne digital isolé qui complète le cloud», a expliqué le CEO.

Réductions de coûts

L'objectif est d'atteindre le seuil de rentabilité pour la cybersécurité et l'internet des objets en 2020. Il s'agit dans un premier temps que l'internet des objets atteigne la masse critique suffisante pour le groupe. Les Etats-Unis, où Kudelski réalise 45% de ses affaires, offrent des perspectives.

Le groupe reste par ailleurs engagé dans un processus de réduction de ses coûts, à hauteur de 50 à 70 millions de dollars. Ses effectifs à l'échelle mondiale - 3900 employés environ à l'heure actuelle - sont diminués progressivement de «quelques centaines de postes», en raison de désengagements.

En Suisse, les effectifs sont stables. «Au premier semestre, nos effectifs ont été réduits d'une centaine de personnes dans les pays à coûts élevés (hors Suisse) mais ont augmenté en Inde, pour une réduction nette de 54 emplois équivalents plein temps», a précisé le directeur des finances (CFO) Mauro Saladini.

Les perspectives pour l'année sont inchangées. Le groupe prévoit un résultat opérationnel de 30 à 45 millions de dollars, hors coûts de restructuration. Le chiffre d'affaires est attendu au niveau de celui de 2017 (1,07 milliard) sur une base comparable. «Il devrait se situer autour du milliard de dollars en tenant compte de la nouvelle comptabilité IFRS 15 appliquée depuis janvier», a précise M. Saladini.

Les coûts de restructuration au second semestre atteindront «une somme basse en millions à deux chiffres» - donc au minimum 10 millions de dollars - mais en tout cas inférieure aux 28 millions du 1er semestre. La majeure partie de ces coûts a déjà été provisionnée.

 Plusieurs analystes se sont montrés déçus par l'ampleur des pertes. La sanction des investisseurs s'est toutefois atténuée en fin de séance et la porteur Kudelski n'a cédé "que" 1,7% à 9,10 francs, après s'être affaissée jusqu'à 8,65 francs. Le SPI a clôturé sur un recul de 0,95%

 

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