Jerome Powell défend des Banques centrales libres et indépendantes

AWP

1 minute de lecture

Jerome Powell semble faire allusion aux tentatives de l’actuel Congrès américain d’imposer des règles strictes pour limiter les marges de manoeuvre en matière de décisions de politique monétaire.

Les banquiers centraux doivent communiquer leurs décisions de manière transparente et ils doivent surtout être libres et indépendants dans leurs choix, a souligné vendredi le président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell.

«Nous ne devons pas oublier les leçons du passé quand le manque d’indépendance de la Banque centrale a conduit à une inflation galopante et à des récessions», a-t-il déclaré selon les extraits d’un discours prononcé à la Riksbank, la banque centrale suédoise, à Stockholm.

Jerome Powell semble faire allusion aux tentatives de l’actuel Congrès américain d’imposer des règles strictes pour limiter les marges de manoeuvre en matière de décisions de politique monétaire même s’il ne le mentionne pas directement.

«Au cours de leurs mandats restreints, les banques centrales doivent disposer d’instruments assurant leur indépendance pour se prémunir des interférences politiques», a-t-il ajouté, relevant que des études montrent que garantir une telle indépendance permet d’améliorer la stabilité du système bancaire et les résultats de la politique monétaire.

Dans un contexte de perte de confiance dans les institutions, Jerome Powell a en outre encouragé banquiers centraux et régulateurs à être plus transparents sur leur politique estimant qu’»un dialogue continu contribuera à restaurer la confiance» et «à renforcer la légitimité démocratique».

Au cours d’un panel avec d’anciens et actuels banquiers centraux, le dirigeant de la Fed a par ailleurs exprimé ses inquiétudes sur la dette et le déficit élevés des Etats-Unis, qui rendront plus difficile à résoudre la prochaine crise économique.

Il a reconnu que le gouvernement américain devait s’attaquer à ce problème et qu’il était préférable de le faire pendant que l’économie est florissante.

«C’est un fait que les Etats-Unis ne sont pas sur un rythme fiscal durable. C’est un problème important», a-t-il déclaré.

Il a toutefois estimé qu’il s’agissait plutôt d’un problème de moyen voire long terme tout en soulignant qu’il fallait le résoudre de «manière urgente».

Le Bureau du Budget du Congrès (CBO), une agence fédérale, a estimé que les réductions d’impôts adoptées par l’administration Trump allaient faire grimper le déficit budgétaire américain à 1.000 milliards de dollars d’ici deux ans, soit plus de 5% du Produit intérieur brut (PIB).

Et pour 2018, il prévoit un déficit de 804 milliards de dollars, soit 4,2% du Produit intérieur brut (PIB).